Les responsables de Kanyarwanda (l'ancêtre des Rwandais, en langue nationale) ont rendu hommage samedi à une trentaine de leurs prédécesseurs, en présence des proches de ces derniers.
«Pour la première fois, nous avons pu réunir les membres de famille de nos camarades tués pendant le génocide. Ces rescapés ont pu se connaître et partager l'idéal pour lequel leurs parents sont morts », a indiqué à l'agence Hirondelle, Samuel Rubayiza, actuel secrétaire exécutif de Kanyarwanda.
Parmi ces militants des droits de l'homme dont la mémoire a été honorée, figure Fidèle Kanyabugoyi, premier président de Kanyarwanda. Physicien de formation, ce Tutsi originaire du nord du Rwanda, était haut fonctionnaire au ministère des Travaux publics.
A côté de ces responsabilités gouvernementales, il avait participé en 1991 à l'éclosion d'un vibrant mouvement de défense des droits de l'homme qui vit naître plusieurs associations aujourd'hui encore actives.
Il avait ainsi participé à la rédaction de plusieurs rapports sur les massacres de Tutsis avant le génocide, ce qui lui avait valu d'être plusieurs fois interrogé et arrêté par les services de renseignements du président Juvénal Habyarimana.
Ses rapports avaient largement contribué à alerter les organisations internationales des droits de l'homme, comme Amnesty et Human rights watch (HRW) sur les exactions visant les Tutsis avant le génocide.
Au cours de cette cérémonie, plusieurs témoignages ont salué le courage de ces « apôtres de la non-violence » au cours de « ces moments de tension et de mensonge ».
Kanyarwanda entend publier les portraits de ses 32 membres tués pendant le génocide.
SRE-ER/GF
© Agence Hirondelle