Poursuivi pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le capitaine était basé en 1994 au camp de l'Ecole des sous-officiers (ESO) à Butare (sud).
Les trois témoins que le procureur va citer après la clôture de la défense devraient remettre en cause l'alibi de Nizeyimana selon lequel il ne se trouvait pas à Butare les 21 et 22 avril, puis du 26 avril au 17 mai 1994.
Pour les avocats de Nizeyimana, la décision de la chambre « est erronée et injuste ; constitue un abus de pouvoir ». Dans une requête consultée mardi sur le site internet, ils soutiennent que la décision contestée viole le principe de l'égalité des armes entre les parties ainsi que les droits de la défense. Ils appellent ainsi les juges à « reconsidérer leur décision pour sauvegarder les droits de l'accusé ».
La chambre a autorisé le procureur à citer les trois témoins supplémentaires en guise de réparation d'un préjudice causé par la partie adverse qui n'avait pas dûment notifié sa défense d'alibi.
Présenté par l'accusation comme l'un des principaux architectes du génocide à Butare, Nizeyimana, un officier originaire du nord, est notamment accusé d'avoir ordonné et supervisé les massacres de Tutsis à Butare. Il lui est reproché, en particulier, d'avoir fait tuer la reine Rosalie Gicanda, veuve de l'avant - dernier roi du Rwanda, Charles-Léon-Pierre Mutara III Rudahigwa.
Le capitaine a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).
Son procès a démarré le 17 janvier dernier.
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