11.08.11 - TPIR/PROCES - RENTREE JUDICIAIRE LUNDI AU TPIR

Arusha, 11 août 2011 (FH) - Le procès de l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware reprendra lundi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), marquant la rentrée judiciaire après les vacances d'été, apprend-on jeudi de source officielle.

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Poursuivi pour crimes de génocide, entente en vue de commettre le génocide et viols comme crimes contre l'humanité, Ngirabatware est notamment accusé d'avoir incité à l'élimination des Tutsis de sa commune d'origine, Nyamyumba, dans la préfecture de Gisenyi (nord).

A la reprise, ce brillant économiste diplômé d'une université suisse, qui fut enseignant à l'Université nationale du Rwanda (UNR), poursuivra jusqu'au 26 août sa défense, suspendue depuis le 13 juillet.

A ce jour, Ngirabatware a fait défiler 13 témoins sur la centaine qu'il compte aligner pour sa défense.

L'ex-ministre, seul à l'affiche la semaine prochaine, sera rejoint le 22 août par les deux anciens dirigeants de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de feu Juvénal Habyarimana. Matthieu Ngirumpatse et Edouard Karemera, respectivement ancien président et ancien vice-président du MRND, reviendront dans le prétoire pour la phase des réquisitions et plaidoiries.

Poursuivis pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, les deux juristes répondent surtout d'exactions perpétrées en 1994 par des membres de leur parti, en particulier les jeunes, les fameux Interahamwe du MRND. Ils sont donc poursuivis, pour l'essentiel, pour responsabilité de supérieur hiérarchique ; ce qu'ils ont réfuté, niant l'existence de tout lien de subordination entre eux et les auteurs matériels de ces crimes qui comprennent de nombreux viols de femmes et filles tutsies.

La chambre espère rendre son jugement avant le 31 décembre, une véritable gageure, au regard de la complexité du dossier.

Le 6 septembre, le recueil des « dépositions spéciales » reprendra dans le dossier du richissime homme d'affaires Félicien Kabuga, le plus recherché des 9 fugitifs du TPIR. Cette procédure sans précédent dans l'histoire du tribunal a pour but de préserver les éléments de preuve en vue d'un procès ultérieur si l'accusé est un jour arrêté. Il ne s'agit pas d'un procès par contumace.

Le même jour, le capitaine Ildephonse Nizeyimana, présenté par le procureur comme un proche d'Habyarimana, citera un témoin supplémentaire avant de céder la place le lendemain à l'accusation pour l'audition de trois « témoins en réplique ». La défense avait été déclarée formellement close le 16 juin.

Le 12 septembre, dans le procès de l'ex-ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana, la chambre rouvrira également les débats. Jusqu'au 16 septembre, le procureur contre-interrogera deux témoins. L'ex-ministre est présenté par l'accusation comme le principal instigateur du génocide dans sa préfecture natale, Gitarama (centre du Rwanda).

Dans le procès de l'ancien maire de Kivumu (ouest), Grégoire Ndahimana, la chambre entendra les réquisitions et plaidoiries le 21 septembre.

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