Un rapport préliminaire de cette institution des Nations Unies décrit les évènements qui se sont déroulés autour de la ville de Kadugli et des montagnes de Nuba dans le contexte de combats opposant les Forces armées soudanaises (FAS) et l'Armée populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-N).
Si les allégations avancées dans le rapport sont corroborées, ces violations pourraient constituer des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre, souligne le HCDH.
Le rapport fait état « d'exécutions sommaires, arrestations arbitraires, arrestations et détentions illégales, enlèvements, attaques contre les civils, pillages et destructions de maisons ».
Il décrit également des bombardements aériens de zones habitées par des civils à Kadugli et ailleurs au Kordofan méridional ainsi que de pistes d'atterrissage utilisées par des organisations humanitaires.
Des milices alliées au FAS auraient, selon le rapport du HCDH, brûlé des églises, incendié des maisons, empêché le travail d'assistance médicale ou humanitaire.
De plus, des témoignages ont été recueillis sur l'existence de plusieurs charniers dans et autour de Kadugli. La majorité des accusations du rapport pèsent sur les FAS, la police et leurs milices alliées, même si des violations auraient également été commises par leurs adversaires.
Le rapport reproche aux forces armées et aux forces de police fidèles à Khartoum de ne pas avoir respecté le statut de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), dont le personnel a été victime de harcèlements et de violences. Un employé d'un sous-traitant de la MINUS a été tué et l'aviation soudanaise a effectué des bombardements à proximité des positions de la MINUS.
« Il s'agit d'un rapport préliminaire élaboré dans des conditions très difficiles avec un accès très restreint aux zones touchées. Toutefois, les crimes qui auraient eu lieu au Kordofan méridional sont tellement graves qu'il est nécessaire de mener une enquête indépendante, objective et approfondie pour pouvoir trouver les coupables et les tenir responsables de leurs actes », a dit la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.
ER/GF
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