Le Guide libyen, Mouammar Kadhafi, son fils, Saïf Al-Islam et le chef des renseignements militaires du régime, Abdullah Al-Senoussi, sont poursuivis pour crimes contre l'humanité commis en Libye en février 2011.
L'émission de ces notices « va significativement restreindre les possibilité des trois hommes de franchir les frontières internationales », a estimé dans un communiqué le Secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble. «Elles sont un outil puissant pour aider à la localisation et la capture » des fugitifs.
Les notices rouges émises par Interpol sont basées sur les mandats d'arrêt délivrés par la Cour le 27 juin 2011. Les 188 Etats membres d'Interpol « ne sont pas obligés d'arrêter qui que ce soit, c'est à eux de voir, notamment en fonction de leur propre législation, comme par exemple les traités d'extradition existants », a expliqué à Hirondelle l'une des porte-parole de l'organisation. Les avis de recherche d'Interpol ne constituent donc pas une obligation d'arrêter pour les pays qui n'ont pas ratifié le traité de la CPI.
Parmi les six pays qui ont des frontières terrestres avec la Libye, le Niger, la Tunisie et le Tchad ont ratifié le traité de la Cour et ont donc l'obligation d'arrêter. Mais ni l'Algérie, ni le Soudan, ni l'Egypte ne sont tenus de le faire.
Depuis l'arrivée des rebelles à Tripoli, le 21 août, les rumeurs vont bon train sur la fuite du Guide libyen, certains évoquant notamment l'Algérie et le Niger, où des proches de Mouammar Kadhafi se sont réfugiés. Mais selon les rebelles, Mouammar Kadhafi serait toujours en Libye. Dans plusieurs déclarations, le Guide libyen, dont la tête a été mise à prix 1,2 millions d'euros, une prime offerte par des hommes d'affaires libyens, a lui-même affirmé qu'il ne quitterait pas la Libye.
Interrogé par The Independent, le porte-parole du Conseil militaire de Tripoli, Anis Sharif, a estimé que Mouammar Kadhafi « se déplace dans un petit convoi de voitures, essayant d'éviter l'Otan et les rebelles, mais nous avons localisé une région de 100 kilomètres carrés dans laquelle il se déplace. Il essaie de ne pas rester au même endroit plus de deux ou trois heures ».
Dans son édition du 9 septembre, le quotidien britannique affirme qu'une unité spéciale aurait été mise sur pied par les rebelles pour traquer Kadhafi. Elle serait conseillée par des agents français et par une petite équipe de la CIA, la centrale américaine de renseignements. De son coté, l'Otan a réaffirmé, hier, qu'elle n'avait pas de mandat pour arrêter le Guide libyen.
La CPI a signé un accord avec Interpol en 2004. Avec les trois libyens, dix notices rouges ont été délivrées par l'organisation de police à l'encontre de suspects de la CPI.
SM/GF
© Agence Hirondelle