Le secrétaire exécutif de l'organisation, Ronald Noble, a eu des entretiens jeudi à Kigali avec le ministre rwandais de la Justice Tharcisse Karugarama et le procureur général Martin Ngoga.
« Nous reconnaissons le travail énorme accompli par Interpol. Quelque 97 notices rouges ont été émises et une trentaine de suspects ont été arrêtés à ce jour », a indiqué à l'agence Hirondelle Martin Ngoga, joint au téléphone depuis Arusha.
« C'est un chiffre significatif mais il reste un nombre plus important (de suspects) qui courent encore. Interpol et nous avons réaffirmé notre engagement pour traquer ces fugitifs », a ajouté le procureur général.
« Interpol a fait un grand travail avec les forces de police rwandaises et le bureau du procureur en termes de recherche des fugitifs du génocide », a renchéri M.Noble cité par le quotidien rwandais le New Times. « Cela a été possible grâce à notre étroite coopération. Cela demeure une priorité pour nous », a-t-il souligné.
Faisant obsever que les suspects utilisent de faux noms et de faux documents, il a précisé qu'une dizaine d'auteurs présumés du génocide avaient été arrêtés avec de faux papiers d'identité. « C'est un énorme problème. Ils ont aussi accès à des ressources qui leur permettent de se cacher, de ne pas être capturés; mais souvenez-vous, la traque d'Ousama ben Laden a pris 10 ans ».
Interrogé sur la présence en France de nombreux suspects de génocide alors que ce pays abrite le siège d'Interpol, Noble a répondu que la France est l'un des rares pays qui scannent systématiquement les passeports de tous les voyageurs. Mais les personnes recherchées ont plus d'un tour dans leur sac, a-t-il expliqué.
Le chef d'Interpol se trouvait à Kigali dans le cadre d'une réunion de l'Organisation de coopération des chefs de police d'Afrique de l'est (EAPCCO).
ER/GF
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