Originaire du nord, le capitaine est accusé d'avoir ordonné et supervisé les massacres de Tutsis à Butare, une petite ville du sud. Il lui est reproché, en particulier, d'avoir fait tuer la reine Rosalie Gicanda, veuve de l'avant - dernier roi du Rwanda, Charles-Léon-Pierre Mutara III Rudahigwa.
Or, l'accusé soutient qu'à certaines dates mentionnées dans l'acte d'accusation, il ne se trouvait pas à Butare. C'est dans l'espoir de convaincre la chambre de cet alibi qu'il a cité mardi le témoin KENO6 ainsi désignée pour préserver son anonymat.
Affirmant être restée au domicile du capitaine du 18 avril au 2 mai 1994, la dame a indiqué ne l'avoir aperçu qu'à deux occasions durant cette période. « Au cours de cette période, j'ai vu Nizeyimana le 18 avril lorsqu'il m'a trouvée à son domicile après mon arrivée le même jour ; et le 23 avril lorsqu'il y a passé la nuit. Il est parti le matin du 24 et je ne l'ai plus revu », a témoigné KEN06.
Sa déposition contredit celles de trois témoins à charge, dont une autre femme, Antoinette Bazimenyera qui a affirmé le 7 septembre que l'accusé n'avait pas quitté Butare durant la période en question.
Nizeyimana qui était basé à l'Ecole des sous-officiers (ESO) à Butare au 6 avril 1994, affirme avoir été muté à Mata, dans la préfecture de Gikongoro à la mi-avril, pour y entraîner de nouvelles recrues. Ce que conteste la partie adverse selon laquelle, il était toujours à Butare, occupé à organiser et superviser les massacres de Tutsis.
Le capitaine a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).
Son procès a démarré le 17 janvier dernier.
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