13.10.11 - RWANDA/CONFERENCE - KIGALI ACCUEILLE UNE CONFERENCE SUR L'ABOLITION DE LA PEINE CAPITALE

Arusha, 13 octobre 2011 (FH) - Le Rwanda accueille depuis jeudi une conférence internationale de deux jours sur l'abolition de la peine de mort, organisée par l'ONG italienne Hands off Cain, avec l'appui de l'Union européenne et de l'Union africaine.

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« Nous avons choisi le Rwanda non pas seulement parce qu'il est le symbole du martyre en Afrique. Il est aussi un exemple de la capacité de ce continent à soigner ses blessures et envoyer un message de non-violence au monde », indique l'organisation sur son site internet.

« En abolissant le peine de mort, en dépit du génocide qui a eu lieu, le Rwanda a brisé la chaîne de vengeance et montré que le temps était venu pour l'abolition, ou tout au moins un moratoire légal, à travers tout le continent », affirme Hands off Cain.

Selon les médias rwandais, la conférence a été ouverte par le président Paul Kagame, en présence notamment du président de la Commission de l'Union africaine, le Gabonais Jean Ping et du co-président de l'Assemblée parlementaire paritaire UE-ACP, le Belge Louis Michel.

Les échanges seront clos vendredi par une série de recommandations.

En août 2007, le président Kagame a reçu de l'organisation Hand off Cain le prix de l'abolitionniste de l'année. Le Rwanda venait d'abolir la peine capitale pour tous les crimes y compris pour le génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement parmi la communauté tutsie.

A l'issue du génocide, la justice rwandaise avait condamné des centaines de personnes à la peine capitale. Vingt-deux, dont une femme, furent fusillés en public à Kigali en avril 1998.

La suppression de la peine capitale a levé l'un des principaux obstacles au transfert devant les juridictions rwandaises d'accusés du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, dans le nord de la Tanzanie. Ce tribunal, où la peine maximale est la détention à vie, doit terminer à la fin de l'année ses procès en première instance.

Aussi est-il contraint de renvoyer certains dossiers devant les juridictions nationales qui se sont portées volontaires, dont celle du Rwanda. Une chambre de première instance du TPIR a, pour la première fois, autorisé en juin le renvoi d'un accusé vers la justice rwandaise mais l'accusé a fait appel, suspendant ainsi le transfert.

ER/GF

© Agence Hirondelle