17.10.11 - CPI/SOUDAN - EL-BECHIR CIRCULE EN AFRIQUE, EN DEPIT DE MANDATS DE LA CPI

La Haye, 17 octobre 2011 (FH) - Le président du Soudan, Omar el-Béchir, continue de voyager, sans être inquiété, dans des Etats parties au traité de Rome établissant la Cour pénale internationale (CPI). Vendredi et samedi, il était ainsi au Malawi dans le cadre d'un sommet du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa), en dépit de deux mandats d'arrêt pour génocide et crimes contre l'humanité commis au Darfour, émis par la Cour en 2009 et 2010.

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Le Malawi a pourtant ratifié le traité de Rome établissant la Cour, en septembre 2002 et a l'obligation de coopérer avec elle.

Avant le déplacement d'Omar el-Béchir, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait « exhorté le Malawi à respecter ses obligations » et à arrêter le président soudanais.

Dans un communiqué, le directeur de campagne d'Amnesty International, Marek Marczynski, a estimé que « la réticence à soutenir la CPI dont fait preuve publiquement le président [du Malawi] Bingu wa Mutharika, n'est pas acceptable ».

Depuis l'émission des mandats d'arrêt, le président soudanais a effectué de nombreuses visites à l'étranger, sur le territoire de plusieurs Etats parties à la Cour, mais il n'a jamais été inquiété. La Ligue arabe et l'Union africaine (UA) s'opposent à l'exécution de ces mandats.

Les 7 et 8 août notamment, le président soudanais s'était rendu au Tchad pour assister à la cérémonie d'investiture du président réélu, Idriss Deby. La Cour avait demandé au Tchad de s'expliquer, dans le cadre d'une procédure préalable à toute action devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans un courrier adressé à la Cour, le 29 septembre, le Tchad rappelle que l'Union africaine a pris la décision de ne pas coopérer avec la Cour concernant le cas Béchir et affirme qu'en tant que membre de l'organisation continentale, Ndjamena doit se plier à ses décisions. Elle considère que dès lors, la Cour n'a pas à informer le Conseil de sécurité de la situation.

Par le passé, les juges de la CPI ont, à plusieurs reprises, demandé à New York de prendre des dispositions concernant ces défauts de coopération. Mais à ce jour, la juridiction n'a reçu aucune réponse de l'Onu, alors que c'est le Conseil de sécurité qui, le 31 mars 2005, avait saisi la Cour des crimes commis au Darfour.

SM/ER/GF

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