«Est-ce qu'on aura des Marines ici chez nous, dans le parc de la Garamba pour traquer Monsieur Kony? Je ne sais pas. Du moins, officiellement, le Congo n'a pas encore été contacté», a déclaré le chef de l'Etat cité par la radio.
Toujours selon cette radio, gérée en partenariat par la Fondation Hirondelle et les Nations Unies, Kabila a affirmé que le chef rebelle ougandais ne se trouvait plus sur le territoire congolais. « C'est depuis dix-huit mois qu'il est parti en République centrafricaine» voisine, a indiqué le président congolais lors d'une conférence de presse mardi à Kinshasa. Il a précisé que des unités avaient été déployées à la frontière des deux pays pour éviter que Kony ne rentre en RDC.
Le président Barack Obama avait annoncé, vendredi dernier, l'envoi en Ouganda d'une centaine d'éléments des forces spéciales, "équipés pour le combat", chargés d'aider les forces régionales dans les opérations de traque des combattants de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de leur chef Joseph Kony. Il précisait dans une lettre aux députés et sénateurs américains qu'une première partie du contingent s'était déployée en Ouganda le 12 octobre, tandis que d'autres soldats, ainsi que la logistique requise, se rendront sur place le mois prochain.
Le département d'Etat a précisé que les militaires américains se déploieraient éventuellement au Sud-Soudan, en RCA et en RDC, "après un accord obtenu auprès de chaque pays concerné". Les Marines ne combattront pas directement la LRA, sauf en cas de légitime défense, a ajouté le Département d'Etat: "Ils fourniront des renseignements, des conseils et une assistance aux pays partenaires".
La LRA, milice politico-religieuse, inscrite sur la liste des mouvements terroristes par les Etats-Unis, est accusée d'innombrables exactions sur les civils de quatre pays: Ouganda, Soudan, RDC et Centrafrique.
Lors de cette même conférence de presse, le président Kabila a par ailleurs réitéré le refus de son gouvernement d'exécuter le mandat d'arrêt de la CPI contre l'ex-rebelle Bosco Ntaganda, aujourd'hui général dans l'armée congolaise, selon l'AFP.
Kinshasa affirme que l'arrestation de Ntaganda mettrait à mal le fragile processus de pacification de la volatile province du Nord-Kivu, dont l'accusé est originaire.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), est accusé de crimes de guerre notamment pour l'enrôlement d'enfants en 2002-2003 en Ituri, quand il faisait partie de la milice de l'Union des patriotes congolais (UPC).
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