21.10.11 - TPIR/NZABONIMANA - FIN DU PROCES NZABONIMANA, LES JUGES VONT DELIBERER

Arusha, 21 octobre 2011 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a clos vendredi le procès de l'ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, a constaté l'agence Hirondelle.

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La présidente de la chambre, Solomy Balungi Bossa (Ouganda), a indiqué, en levant la séance, que la date du jugement serait annoncée ultérieurement aux parties.

Ouverte la veille par le procureur, qui a requis la peine maximale, cette phase des conclusions finales a été bouclée vendredi à la mi-journée par la défense, qui a plaidé l'acquittement.

Maître Philippe Larochelle, l'un des avocats de l'ex-ministre a déclaré que certaines dépositions à charge avaient été concoctées dans les prisons rwandaises, dans le seul but de salir des personnalités qui étaient en vue pendant le génocide.

Pour lui, au Rwanda, les accusations de génocide peuvent même être monnayées. « Nous vous prions d'acquitter Monsieur Nzabonimana de tous les chefs d'accusation », a demandé l'avocat canadien pour qui la thèse du procureur n'est bâtie que sur « des mensonges ».

Avant lui, Maître Vincent Courcelle-Labrousse avait souligné que leur client n'avait pas été mis en cause par les juridictions semi-traditionnelles gacacas (prononcer gatchatcha) chargées de juger la presque totalité des auteurs présumés du génocide des Tutsi. « Nous avons interrogé plus de 350 personnes au Rwanda et aucune d'entre elles ne nous a dit que Nzabonimana ait été impliqué dans le génocide de 1994 », a fait valoir l'avocat français.

Rompant avec une pratique habituelle au TPIR, l'accusé n'a pas voulu s'adresser en personne à ses juges en cette phase ultime.

Jeudi, Paul Ng'arua (Kenya), du bureau du procureur,  a requis la prison à vie « pour chacun des chefs d'accusation » portés contre cet ancien dirigeant qui était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de feu le président Juvénal Habyarimana.

Le meurtre de ce chef d'Etat hutu, dans la soirée du 6 avril 1994, avait été l'élément déclencheur du génocide.

L'ex-ministre a été arrêté en Tanzanie le 18 février 2008 et son procès s'est ouvert le 9 novembre 2009.

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© Agence Hirondelle