26.10.11 - TPIR/NGIRABATWARE - L'EX-MINISTRE NGIRABATWARE POURSUIT SA DEFENSE D'ALIBI

Arusha, 26 octobre 2011 (FH) -  L'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware, en procès devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), continue de citer des témoins à l'appui de sa défense d'alibi pour la période du 7 au 12 avril 1994.

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Mercredi, c'est l'ancien directeur du Programme national d'action sociale (PNAS), Jean-Baptiste Byilingiro, qui était dans le box des témoins. Il a affirmé que lui et Ngirabatware, alors son ministre de tutelle, s'étaient retrouvés au camp de la Garde présidentielle dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, quelques heures après l'assassinat du président Juvénal Habyarimana.   

Poursuivant sa déposition, il a indiqué qu'il était allé se cacher le lendemain à l'ambassade de France après un saut à son domicile. Le jour suivant, a-t-il relaté, les réfugiés étaient nombreux à l'ambassade. «Je me souviens parfaitement que Ngirabatware et sa famille sont arrivés le même jour », a déclaré Byilingiro qui vit actuellement en Belgique.   

En contre-interrogeant le témoin, Rashid Rashid du bureau du procureur, lui a fait remarquer que dans son dossier de demande d'asile en Belgique en 1999, il n'avait pas mentionné son passage au camp de la garde présidentielle.   

Byilingiro a répondu que ce détail n'ajoutait rien à sa demande. Le procès se poursuit jeudi.   

Le procureur allègue que l'ex-ministre a participé les 7 et 8 avril 1994 à l'organisation des massacres de Tutsis dans sa commune natale, Nyamyumba (nord). Ce que l'accusé a toujours contesté, citant plusieurs témoins à l'appui de sa défense d'alibi.   

Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, Ngirabatware a été arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007 et se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.   

Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994).

Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.

Le procès a débuté le 22 septembre 2009 et le procureur a bouclé son accusation le 31 août 2010.  

FK/ER/GF

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