« Lorsque j'ai pris la parole devant vous l'année dernière, j'ai exprimé ma profonde préoccupation quant au fait que les mandats délivrés par la Cour à l'encontre de Joseph Kony et de trois autres commandants présumés de l'Armée de résistance du Seigneur (...) n'avaient été suivis d'aucun effet depuis cinq ans. Je suis au regret de constater que rien n'a changé » a ajouté le juge sud-coréen.
Sang-Hyun Song a aussi déploré que le mandat contre Bosco Ntaganda n'ait jamais été exécuté. Poursuivi par la Cour depuis août 2006, l'ex-chef milicien congolais, aujourd'hui général dans l'armée congolaise, coule des jours tranquilles dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les autorités congolaises refusent ouvertement de coopérer avec la Cour.
S'exprimant lors du débat qui a suivi la présentation du rapport, le représentant de la République démocratique du Congo (RDC), Zénon Mukongo Ngay a néanmoins affirmé que son pays coopérait de façon « significative et exemplaire », passant sous silence le cas Ntaganda.
Khartoum a aussi été épinglé par le président de la Cour pour la non exécution de plusieurs mandats d'arrêt, dont ceux visant le président Omar El-Béchir. S'exprimant à son tour, le représentant du Soudan, Daffa-Alla Elhag Ali Osman, a regretté que le rapport de la CPI ne prenne pas en compte les évolutions au Darfour et l'a jugé « d'inspiration purement politique et truffé d'informations qui ne correspondent pas aux faits ».
«C'est une fois de plus la politique qui se cache derrière le droit et il n'y a rien de plus dangereux que de politiser la justice internationale », a-t-il affirmé.
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