03.11.11 - RWANDA/SCSL - KIGALI DEMENT TOUT MAUVAIS TRAITEMENT DES PRISONNIERS SIERRA LEONAIS

Arusha, 3 novembre 2011 (FH) - Les autorités pénitentiaires rwandaises démentent les affirmations de huit condamnés du Tribunal spécial sur la Sierra Leone (TSSL) purgeant leur peine au Rwanda, qui ont récemment dénoncé leurs conditions carcérales, rapporte le quotidien pro-gouvernemental New Times.

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Les prisonniers sierra-léonais condamnés par le TSSL ont été transferrés en 2009 à la prison de Mpanga, dans le Sud du Rwanda, en vertu d'un Mémorandum d'entente signé entre la cour et Kigali.

Selon un article publié le 16 octobre par The Exclusive Newspaper, un journal sierra-léonais, les huit prisonniers se plaignent de "traitements inhumains": ils se disent privés de soins médicaux, menacés de mort par les gardiens de leur prison, battus, mal-nourris et contraints à des travaux durs, de menuiserie et maçonnerie notamment.

Ces accusations sont balayées du revers de la main par le Commissaire général du Service correctionnel du Rwanda, le général Paul Rwarakabije, dans un entretien au quotidien progouvernemental New Times. « Les prisonniers se plaindront toujours, mais la réalité est que nous leur avons accordé plus que ce qui est nécessaire. Ils reçoivent fréquemment des visites de leurs proches et ont droit à des visites conjugales (de leurs épouses). Ce sont des prisonniers internationaux et nous les traitons de façon spéciale », affirme Rwarakabije.

Il a ajouté qu'une équipe du TSSL était en visite au Rwanda et rencontrerait bientôt les prisonniers.

Les prisonniers sont tous d'anciens rebelles ayant pris part à la guerre civile qui a ravagé la Sierra Leone entre 1991 et 2002 : Issa Sesay, Morris Kallon et Augustin Gbao appartenaient au Front révolutionnaire uni (RUF); Alex Tamba Brima, Santigie Borbor Kanu et Ibrahim Bazzy Kamara étaient membres du Conseil révolutionnaire des forces armées (AFRC); Musa Kondowa et Moima Fofana émargeaient aux Forces de défense civile (CDF). Ils purgent des peines de 15 à 52 ans de prison.

« Nous voulons que tous les Sierra Léonais nous pardonnent et appelons le Tribunal spécial à nous renvoyer purger notre peine à Freetown », rapporte The Exclusive, citant l'un des condamnés, Santigie Borbor Kanu.

« Nos familles nous ont abandonnés parce qu'elles ne peuvent pas nous trouver », a-t-ilajouté.

Le journal ne mentionne pas comment il a recueilli ces propos, mais d'après Paul Rwarabije, les prisonniers sierra léonais ont accès au téléphone et à des repas spéciaux.

Le TSSL a été établi en 2002 par les Nations Unies pour juger les plus importants responsables des crimes commis durant la guerre civile (1991-2001) en Sierra-Leone. Il est composé d'un personnel mixte de Sierra-léonais et d'étrangers, choisis respectivement par l'ONU et par le pays hôte. Son activité touche à sa fin : seul le cas de l'ancien président libérien Charles Taylor est encore pendant.

ER/GF

© Agence Hirondelle