24.01.12 - RWANDA/CANADA - ARRIVEE A KIGALI DE LEON MUGESERA APRES SON EXPULSION DU CANADA

Kigali, 24 janvier 2012 (FH) -Un ancien homme politique rwandais expulsé du Canada, Léon Mugesera, est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi au Rwanda, son pays d'origine, où il va être jugé pour incitation au génocide des Tutsi de 1994, a constaté l'agence de presse Hirondelle.

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Ce linguiste originaire du nord du Rwanda est recherché par la justice rwandaise  depuis 1995 pour un discours incendiaire prononcé en novembre 1992 lors d'un meeting de son parti. Il a toujours affirmé que ses propos avaient été sortis de leur contexte.  

En costume-cravate et manteau, menotté, apparemment en bonne santé, l'ancien vice-président pour la préfecture de Gisenyi (nord) du parti de l'ex-chef de l'Etat Juvénal Habyarimana est arrivé à Kigali vers 23h30, à bord d'un vol spécial.  

Aucun membre de sa famille au Rwanda n'était présent à l'aéroport international de Kigali.  

Il a aussitôt été embarqué dans un véhicule de la police, en présence de nombreux représentants de la presse nationale et internationale et de certains rwandais de la diaspora canadienne venus pour la circonstance.  

Plus tôt dans la journée, la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo et le procureur général Martin Ngoga avaient salué la décision des autorités canadiennes.  

"La réaction ici au Rwanda est très positive. Pour les victimes du discours de Mugesera, justice va enfin être rendue", s'était réjouie Louise Mushikiwabo, dans un entretien avec l'agence Hirondelle.  

"C'est un signal important pour tous ceux qui sont recherchés par la justice rwandaise pour leur rôle dans le génocide », avait estimé la ministre.  

Le linguiste rwandais, qui vit au Canada depuis 1993, avait réussi à reculer son extradition depuis plusieurs années grâce à de multiples recours judiciaires. 

"Il est que réjouissant que ce chapitre soit enfin clos, seize ans après toutes sortes d'abus de procédures", a commenté de son côté le procureur général rwandais Martin Ngoga. "Nous sommes prêts pour la tâche qui va commencer, un procès équitable et transparent", a-t-il ajouté.  

SRE/ER/GF

© Agence Hirondelle