24.01.12 - CPI/KENYA - LE PROCUREUR NE FERA PAS APPEL CONTRE LES KENYANS ALI ET KOSGEY

La Haye, 24 janvier 2012 (FH) - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) ne fera pas appel  du « non-lieu » prononcé par les juges en faveur l'ex chef de la police, le général Hussein Ali, et l'ancien ministre de l'Industrie, Henry Kosgey.

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« Nous continuerons à enquêter sur Kosgey et sur les activités de la police » a déclaré Luis Moreno Ocampo au cours d'une conférence de presse à La Haye, mais « nous ne ferons pas appel de la décision ». Le procureur pourrait, à l'avenir, porter de nouvelles charges contre les deux hommes.

Dans leur décision rendue lundi, les juges ont aussi confirmé les charges de crimes contre l'humanité portées contre le vice premier ministre Uhuru Kenyatta, le directeur de Cabinet de la présidence, Francis Muthaura, le député William Ruto et le journaliste Joshua Sang. Les quatre hommes sont poursuivis dans des affaires distinctes, mais le procureur a annoncé qu'il étudiait la possibilité de les faire juger ensemble.

Luis Moreno Ocampo a par ailleurs commenté l'impact politique de la décision rendue par les juges. Deux des suspects renvoyés en procès, Uhuru Kenyatta et William Ruto, sont candidats à la présidentielle du début 2013. « Le Kenya doit se prononcer sur les candidats à la future élection et saisir l'occasion de discuter de l'avenir et d'investir dans le futur », a estimé le procureur.

Pour Luis Moreno Ocampo, « l'intervention de la CPI aide le Kenya à avancer vers un futur pacifique, sans frais. En 2008, Kofi Annan a aidé à établir la paix au Kenya, mais quel serait le coût d'autres violences post-électorales au Kenya ? a interrogé le procureur. Plus de vies perdues, plus de déplacés, sans mentionner les millions gaspillés».

Le procureur a annoncé qu'il poursuivait son enquête contre les quatre responsables renvoyés en procès, et demandé au Kenya de prendre ses responsabilités pour la protection des témoins. Luis Moreno Ocampo a aussi invité Nairobi à poursuivre devant ses tribunaux les autres responsables des violences perpétrées après l'élection présidentielle de décembre 2007.

Le procureur a aussi indiqué qu'il ne demandait pas, à ce jour, l'arrestation des quatre accusés et que le cas échéant, cette décision serait du ressort des juges.  

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