22.03.12 - RWANDA/FRANCE - LE RWANDA A CHASSÉ UNE COMMISSION ROGATOIRE FRANCAISE LA SEMAINE DERNIERE

 Arusha, 22 mars 2012 (FH) -  Les autorités rwandaises ont chassé de leur pays la semaine dernière une commission rogatoire française qui venait poursuivre ses enquêtes en rapport avec le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, a-t-on appris jeudi de source officielle rwandaise.

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 Plusieurs Rwandais vivant en France font l’objet d’enquêtes sur leur rôle présumé dans les massacres de 1994 mais aucun procès n’a encore eu lieu dans ce pays, accusé par Kigali d’avoir soutenu le régime hutu en place pendant le génocide.

 

« La dernière équipe qui est venue au Rwanda, nous l’avons chassée. Nous leur avons dit, retournez chez vous, jusqu’à ce que vous soyez prêts à faire le travail, à faire du travail sérieux, alors nous serons prêts à travailler avec vous », a indiqué le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, lors d’une conférence de presse à Arusha, en Tanzanie.

 

Pour le magistrat rwandais, cette décision est un message en direction de la France: « Si vous n’êtes pas prêts pour ces affaires, vous pourriez suspendre vos enquêtes, ne continuez pas à nous faire perdre notre temps, ne continuez pas à effectuer des visites innombrables au Rwanda sans résultats ».

 

« La France nous a très déçus  avec la façon dont elle traite les affaires liées au génocide. Selon nos statistiques, la France a envoyé plus de missions rogatoires au Rwanda que tout autre pays européen », a-t-il fait remarquer.

 

M.Ngoga a souligné que l’équipe refoulée la semaine dernière avait déjà effectué 34 missions au Rwanda.

 

« Je pense que si la France ne change pas sa façon de traiter les affaires liées au génocide, nous (le parquet général du Rwanda) devrons revoir nos relations de travail avec eux », a-t-il menacé.

 

« Nous ne pouvons plus accepter des excuses simplistes du genre, il n’y a pas de budget. Vous ne pouvez pas parler de problèmes de budget pour des affaires de génocide dans un pays comme la France », a-t-il ajouté, reprochant à Paris de pas accorder plus d’importance à un dossier de génocide qu’à un délit routier.

 

ER/GF

 

© Agence Hirondelle