La Roumanie, membre de l'Otan, a annoncé mercredi l'expulsion de l'attaché militaire russe et de son adjoint, accusant Moscou d'"ingérences" après des critiques des services russes au sujet de l'inculpation du candidat d'extrême droite à la présidentielle, Calin Georgescu.
"Les autorités roumaines ont décidé de déclarer persona non grata" les deux diplomates de haut rang, a indiqué dans un communiqué le ministère roumain des Affaires étrangères, citant "des activités violant la Convention de Vienne" sans donner davantage de détails.
Bucarest avait dénoncé la veille "une série d'actions hybrides destinées à saper la démocratie en Roumanie", en réaction à des accusations des services de renseignement russes jugées "ridicules et totalement infondées".
Selon ces allégations relayées par la presse roumaine, la décision du parquet d'inculper M. Georgescu aurait été dictée par Bruxelles.
"Il est inadmissible que les services secrets russes s'immiscent dans des décisions des autorités roumaines!", a réagi sur Facebook le Premier ministre Marcel Ciolacu. La Russie, qui n'est "pas un modèle de pratique démocratique", "ne peut pas dire à la Roumanie qui peut faire l'objet d'une investigation ou pas".
D'après les médias, le nom de l'adjoint expulsé est apparu dans le dossier judiciaire de Calin Georgescu.
Soupçonné d'avoir bénéficié d'une ingérence russe pendant l'élection présidentielle roumaine en novembre, finalement annulée, le candidat de 62 ans fait face à une longue liste d'accusations: fausses déclarations sur le financement de sa campagne, incitation à des actions anticonstitutionnelles, organisation d'un groupe fasciste et apologie de crimes de guerre.
Autant d'"inventions", selon lui, qui visent à "justifier le vol des élections" et à l'empêcher de se présenter à nouveau au scrutin, prévu en mai.
Très critique de l'UE et de l'Otan, il bénéficie désormais du soutien de la nouvelle administration américaine: le vice-président JD Vance a ouvertement critiqué l'annulation du scrutin et le milliardaire Elon Musk a dénoncé la semaine dernière son inculpation, "du n'importe quoi" à ses yeux.