Un hélicoptère de l'ONU a essuyé des tirs dans l'Etat du Haut-Nil, dans le nord-est du Soudan du Sud, faisant un mort et deux blessés au sein de l'équipage, a annoncé vendredi la mission onusienne dans ce pays, dans un contexte de tensions sécuritaires et politiques croissantes.
"Un hélicoptère des Nations unies qui menait une opération d'évacuation (de soldats sud-soudanais) à Nasir, dans l'Etat du Haut-Nil, a subi des tirs aujourd'hui, avec pour conséquence la mort d'un membre d'équipage et de sévères blessures pour deux autres" membres, a annoncé dans un communiqué la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Unmiss).
"De plus, plusieurs membres de l'armée sud-soudanaise (SSPDF), dont un général blessé, ont été tués durant la tentative par l'Unmiss de les extraire de la zone", affirme encore la mission onusienne, précisant que cette opération avait été organisée "à la demande de toutes les parties".
Le chef de la mission, Nicholas Haysom, a dénoncé une attaque "absolument abominable et qui pourrait constituer un crime de guerre." L'Unmiss a réclamé une enquête.
La mission de l'ONU demande "aux dirigeants du pays d'intervenir en urgence pour résoudre les tensions à travers le dialogue."
Un regain de tensions a été observé ces dernières semaines dans le Haut-Nil, où l'armée dit avoir été attaquée par une milice liée au vice-président, l'ancien chef rebelle Riek Machar, faisant craindre la montée d'une "violence généralisée".
Ces derniers jours ont été marqués au Soudan du Sud par les arrestations de plusieurs responsables politiques et sécuritaires proches de M. Machar.
Ces événements ont soulevé des inquiétudes au sujet du fragile accord de paix signé en 2018 entre le camp du président Salva Kiir et celui de M. Machar, des ennemis historiques.
L'accord a mis fin à une guerre civile entre ces deux camps, qui a fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018. Mais de nombreuses modalités de l'accord n'ont pas été mises en oeuvre.