03.05.12 - RDC/CPI - RESPONSABLE DES TROUBLES AU KIVU, NTAGANDA DOIT ETRE ARRETE (GOUVERNEUR)

Arusha, 2 mai 2012 (FH) - Julien Paluku, le gouverneur de la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) a annoncé mercredi son intention d'arrêter le général Bosco Ntaganda, déjà sous le coup d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), rapporte Radio Okapi.

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« Le gouvernement congolais m'a chargé de vous communiquer ce qui suit: tout ce qui se passe actuellement dans le Masisi, est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda et il doit être recherché pour ça », a déclaré Julien Paluku, s'exprimant devant la presse dans sa résidence de Goma.

Une mutinerie a éclaté début avril dans cette région frontalière du Rwanda, après la défection de plus de 500 soldats des rangs des forces armées congolaises (FADRC). Kinshasa accuse le général Bosco Ntaganda d'être à l'origine de ce mouvement de rébellion.

« Si nos unités mettent la main sur lui, il répondra devant les juridictions congolaises de tous ses actes. Si l’indiscipliné va vouloir nous imposer une guerre, eh bien, la République va faire face à ce qu’on va lui imposer», a ajouté Julien Paluku.

En dépit d'un mandat d'arrêt de la CPI émis en 2006, Kinshasa avait jusqu'à aujourd'hui toujours refusé d'arrêter le général, estimant que la paix devait primer sur la justice. Au moment ou la mutinerie a éclaté, Ntaganda était à la tête d'un contingent de l'armée régulière basé à Goma. Il serait aujourd'hui toujours dans la région. Interrogé au téléphone par l'AFP mardi, il nie toute implication dans les combats entre mutins et armée régulière, qui ont déjà entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes.

Lors d'une visite à Goma le 11 avril, le président Joseph Kabila avait déjà menacé son général : « que ce soit Bosco Ntaganda ou n'importe quel autre officier, ils seront arrêtés et déférés devant la justice ». Il avait ajouté: « Nous avons plus d'une centaine de raisons pour l'arrêter, et nous ne manquerons pas de force et de moyens pour l'arrêter. Mais je ne travaille pas sous la pression de la communauté internationale ».

Connu aussi sous le surnom de "Terminator", Bosco Ntaganda est visé depuis 2006 par un mandat d'arrêt de la CPI pour enrôlement d'enfants quand il était dans une milice au début des années 2000. Un autre mandat pourrait suivre pour des viols et meurtres, commis, selon des ONG des droits de l'homme.

ER/GF