12.06.12 - RWANDA/JUSTICE - L'AVOCAT DE MUGESERA REFUSE DE TRAVAILLER GRATUITEMENT

Kigali, 13 juin 2012 (FH) – Maître Donat Mutunzi qui défendait devant la justice rwandaise Léon Mugesera, un universitaire rwandais extradé du Canada en janvier dernier, a fini par jeter l’éponge, faute de paiement, a-t-il indiqué à l’agence Hirondelle.

1 min 20Temps de lecture approximatif

Mugesera est poursuivi pour incitation directe et publique à commettre le génocide des Tutsis à travers un discours en langue rwandaise prononcé en novembre 1992 lors d’un rassemblement politique.

« Depuis son arrivée en janvier jusqu’à aujourd’hui, je n’ai rien reçu comme honoraires et sa famille a coupé tout contact avec moi. Je ne peux continuer à travailler gratuitement », a déclaré l’avocat rwandais.

Maître Mutunzi se retire au moment où Mugesera attaque en appel une décision ordonnant le début de son procès, alors qu'il ne s’estime pas encore prêt.

L’ancien responsable politique était ainsi assisté d’un nouvel avocat, Félix Rudakemwa, lors de sa comparution lundi devant la Haute cour saisie de son appel.

Devant le juge Eugène Ndagijimana, l’accusé a une nouvelle fois plaidé que sa demande d’un délai supplémentaire de deux mois rentrait dans son droit à un procès juste et équitable.

Pour sa part, Jean-Bosco Mutangana, de la partie adverse, a appelé le juge à rejeter le recours, sans fondement, selon lui.

Le juge rendra sa décision vendredi.

Le 24 mai dernier, après plusieurs reports de l’ouverture de son procès qui s’enlise dans la pahse phase pré-judiciaire, Mugesera avait demadé un nouveau report de deux mois. Le tribunal avait alors rejeté sa requête et ordonné le début de son procès, ce dont l’accusé avait directement fait appel.

L’accusé qui vivait au Canada depuis 1993 avait réussi à repousser son extradition durant plusieurs années grâce à de multiples recours judiciaires.

A l’époque du discours incriminé, Mugesera était vice-président pour la préfecture de Gisenyi (nord) du parti de l’ex-chef de l’Etat Juvénal Habyarimana dont l’assassinat dans la soirée du 6 avril 1994 avait déclenché le génocide des Tutsis.

SRE/ER