26.06.12 - TPIR/MECANISME RESIDUEL - TRAQUER KABUGA, BIZIMANA ET MPIRANYA, UNE DES LOURDES TACHES DU MECANISME RESIDUEL

Arusha, 26 juin 2012 (FH) – La branche d’Arusha du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des tribunaux ad hoc pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda démarrera ses travaux lundi prochain, avec entre autres tâches, la traque de trois accusés de très haut niveau.

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Le plus connu d’entre eux est le milliardaire Félicien Kabuga, présenté comme l’argentier du génocide des Tutsis de 1994.  L’homme d’affaires est un parent par alliance de l’ex-président Juvénal Habyarimana. Les deux autres sont l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana et le major Protais Mpiranya, qui commandait la garde du chef de l’Etat.

Le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, qui, à partir de lundi, va cumuler ses fonctions avec celles de procureur du Mécanisme résiduel, a toujours dit que « ces gros poissons » devaient être jugés par un tribunal international. Pour préserver les éléments de preuve recueillis à ce jour dans leurs dossiers, des dépositions spéciales ont été organisées. Ces témoignages pourraient être utilisés dans des procès proprement dits si les trois hommes sont un jour arrêtés.

« La traque des trois fugitifs de haut niveau reste toujours un défi », reconnaissait Jallow dans un discours aux Nations unies le 7 juin. « Des informations à notre disposition continuent de lier Kabuga au Kenya, Mpiranya au Zimbabwe », précisait le magistrat gambien. S’agissant de Bizimana, le procureur évoquait « différents endroits dans la région ». « Il est nécessaire, dans l’intérêt de la paix et de la justice, que tous les Etats coopèrent avec le TPIR et lui apportent leur appui pour l’arrestation de ces fugitifs », demandait-il pour la nième fois.

Certaines sources affirment que Bizimana et Mpiranya sont décédés mais le bureau du procureur n'en croit rien.

Sur la liste des fugitifs, figurent encore six accusés « de moindre envergure ». Dans le cadre de sa stratégie de fin de mandat, le TPIR a entrepris de transférer leurs dossiers vers les tribunaux rwandais. Après avoir rejeté les premières demandes de renvois d’affaires vers Kigali, les juges du TPIR sont aujourd’hui confiants en la justice rwandaise.

Il appartiendra donc au parquet général du Rwanda, déjà doté d’une cellule de recherche d’accusés de génocide en fuite à l’étranger, de les traquer s’ils sont encore vivants. Kigali pourra également compter sur la coopération de Jallow qui a promis de ne pas se désengager totalement. Certains de ces dossiers sont déjà dans les tiroirs des autorités judiciaires rwandaises en attendant les inculpés qui sont un lieutenant-colonel, trois anciens maires, un ex-inspecteur de police judiciaire et un petit restaurateur de campagne.

ER/GF