28.06.12 - RWANDA/JUSTICE - MUGESERA DENONCE L’INEGALITE DES ARMES ET S’OPPOSE DE NOUVEAU AU DEBUT DU PROCES

Kigali, 28 juin 2012 (FH) – L’universitaire et ex-homme politique rwandais Léon Mugesera renvoyé du Canada en janvier dernier, a dénoncé jeudi la violation du principe de l’égalité des armes entre l’accusation et la défense, et a demandé une nouvelle fois le report de l’ouverture de son procès pour incitation au génocide des Tutsis de 1994.

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Après des années d'atermoiements, les autorités canadiennes ont extradé le linguiste rwandais qui était recherché par la justice de son pays depuis 1995, pour un discours prononcé en novembre 1992 dans un rassemblement politique dans le nord du pays.

Le parquet du Rwanda considère ce discours en langue rwandaise comme un appel aux Hutus à tuer  leurs concitoyens tutsis.

Le 15 juin dernier, la Haute cour de Kigali avait rejeté un appel de Mugesera qui s’opposait à une décision d’un tribunal de grande instance ordonnant l’ouverture immédiate de son procès.

Mais, à son retour jeudi, devant le tribunal de grande instance de Nyarugenge, à Kigali, l’universitaire a, une nouvelle fois, demandé le report, expliquant avoir saisi la Cour suprême, d’un « recours en inconstitutionnalité » contre la décision de la Haute Cour.

« Je dois attendre l’arrêt de la Cour Suprême», a déclaré l’accusé devant la juge Sauda Murererehe. 

L’accusation a eu droit à « quatre mois pour se préparer, contre seulement trois jours pour moi (…) le fait d’attendre ne porte aucun préjudice à l’accusation », a-t-il plaidé. Pour sa part, le procureur Ndibwami Rugambwa, a appelé la magistrate à rejeter la demande de Mugesera.

La juge Murererehe rendra sa décision vendredi après-midi.

Linguiste originaire du nord du Rwanda, Mugesera vivait au Canada depuis 1993. Il avait réussi à repousser son extradition durant plusieurs années grâce à de multiples recours judiciaires.

A l’époque du discours incriminé, il était vice-président pour la préfecture de Gisenyi (nord) du parti de l’ex-chef de l’Etat Juvénal Habyarimana dont l’assassinat dans la soirée du 6 avril 1994 avait déclenché le génocide des Tutsis.

SRE/ER