Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé samedi à faire "pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza", en précisant que l'Espagne allait proposer que la Cour de justice internationale "se prononce" sur l'accès de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien.
"La crise humanitaire gravissime que subit Gaza depuis octobre 2023 a provoqué plus de 50.000 morts, 100.000 blessés et deux millions de déplacés", a rappelé le chef du gouvernement espagnol lors de son allocution durant un sommet de la Ligue arabe à Bagdad.
Face à ces chiffres "inacceptables" qui bafouent le "principe d'humanité", il faut "intensifier notre pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza, notamment par les voies que nous offre le droit international", a poursuivi le dirigeant socialiste.
Pour cela, l'Espagne va "soumettre à l'Assemblée générale des Nations Unies une proposition visant à demander à la Cour internationale de justice de se prononcer sur le respect, par Israël, de ses obligations internationales sur l'accès à l'aide humanitaire à Gaza", a-t-il poursuivi.
Lors de son discours, M. Sanchez a par ailleurs précisé que l'Espagne défendrait un autre projet de résolution demandant qu'Israël mette "fin au blocus humanitaire imposé à Gaza" et garantisse "un accès complet et sans restrictions à l'aide humanitaire" dans le territoire palestinien.
Lors d'un discours devant le Parlement espagnol le 7 mai, le Premier ministre espagnol avait déjà annoncé que l'Espagne présenterait un projet de résolution avec des "mesures d'urgence pour arrêter le massacre des civils" et des garanties sur l'entrée de "l'aide humanitaire" à Gaza.
Au-delà de ces différentes initiatives, la priorité est de "faire progresser une solution politique" dans la région, a insisté samedi M. Sanchez, en estimant que "la seule voie vers la paix dans la région" était "la mise en oeuvre de la solution des deux Etats".
Pour cela, "je souhaite à nouveau exhorter d'autres pays à reconnaître l'Etat de Palestine", a-t-il insisté, en disant miser beaucoup sur la conférence internationale prévue en juin en Arabie saoudite pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.
Cette conférence, coprésidée par la France, représente "une opportunité historique à ne pas manquer, mais elle ne réussira que s'il existe un large consensus arabe et européen qui débouche sur une action ferme de la part de l'ensemble de la communauté internationale", a-t-il prévenu.
L'Espagne, qui a reconnu l'Etat de Palestine le 28 mai 2024 de façon simultanée avec l'Irlande et la Norvège, s'est imposée ces derniers mois comme l'une des voix les plus critiques de l'UE à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s'attirant à plusieurs reprises les foudres d'Israël.