Un tribunal spécial au Bangladesh a commencé dimanche à juger pour la première fois d'anciens hauts responsables liés au régime évincé de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, a déclaré le procureur en chef.
Le tribunal de Dacca a accusé formellement huit policiers pour la mort de six manifestants le 5 août 2024, jour où Mme Hasina a fui le pays alors que les manifestants prenaient d'assaut son palais.
Quatre d'entre eux sont emprisonnés et quatre sont jugés par contumace, dont l'ancien commissaire de police de Dacca Habibur Rahman. Ils sont accusés de crimes contre l'humanité.
"Le procès formel a commencé par ceci", a déclaré aux journalistes Tajul Islam, procureur en chef du Tribunal international des crimes (ICT) du pays.
C'est la première accusation formelle dans une affaire liée aux morts lors du soulèvement dirigé par des étudiants, qui a mis fin à 15 années de pouvoir autoritaire de Mme Hasina, qui a fui le pays.
Sheikh Hasina, plusieurs de ses ministres et des chefs de son parti et des forces de sécurité sont accusés par la justice d'avoir ordonné la répression des manifestations de l'été dernier.
Selon un bilan très provisoire de l'ONU, elle aurait fait au moins 1.400 victimes.
L'exécutif est actuellement dirigé par le prix Nobel Muhammad Yunus, chef du gouverenement provisoire.
Mais le pays est plongé dans une crise politique, les différents partis politiques mettant M. Yunus sous pression.
Ce dernier a demandé du temps et a reçu les partis samedi et dimanche, après avoir menacé de démissionner. Son gouvernement a prévenu qu'il avait été confronté à des "exigences déraisonnables, et à des déclarations délibérément provocatrices" qui ont "entravé d'une manière continuelle" son travail.