L'Iran a fustigé lundi une "instrumentalisation", après le dépôt d'une plainte par la France devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour la détention de deux ressortissants français dans des conditions jugées indignes par Paris.
Cécile Kohler et Jacques Paris "sont retenus otages depuis trois ans en Iran, détenus dans des conditions indignes qui sont assimilables à de la torture et sont privés de ce qu'on appelle les visites consulaires", avait dénoncé le 16 mai le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
Il avait annoncé dans la foulée le dépôt d'une plainte par la France devant la CPI.
"Cette démarche de la France est (...) une forme d'instrumentalisation d'une institution juridique et judiciaire", a réagi lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï, dénonçant une initiative "inutile" de Paris contre laquelle l'Iran "se défendra".
Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que les autorités françaises qualifient d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis à la prison d'Evine de Téhéran.
En trois ans, ils n'ont reçu que quatre visites consulaires.
Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran.
Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention.
Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a lui été libéré en mars.
Une vingtaine d'Occidentaux sont détenus en Iran, le pays étant accusé par les chancelleries européennes et des ONG de pratiquer une "diplomatie des otages".
Les relations entre la France et l'Iran se sont encore tendues récemment avec les menaces de Paris d'imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran, l'arrestation en France fin février d'une Iranienne, Mahdieh Esfandiari, pour apologie du terrorisme, et le jugement prochain d'un influenceur franco-iranien pour le même chef.