Les dirigeants du Parti communiste français Fabien Roussel, des Ecologistes Marine Tondelier et du Parti socialiste Olivier Faure se sont réunis lundi soir à Paris pour dénoncer le "génocide" commis actuellement selon eux par Israël à Gaza.
"Le gouvernement de Benjamin Netanyahu commet un génocide", a déclaré Olivier Faure devant les centaines de militants de gauche présents au Trocadéro à Paris.
Un terme que le patron du PS n'utilisait pas directement jusqu'ici, et qu'il a assumé lundi de dire "haut et fort".
"Le génocide est caractérisé dès lors qu'il y a une intentionnalité. Les membres du gouvernement israélien multiplient les déclarations en ce sens (...) Cette politique est hélas pensée, planifiée et même revendiquée", a expliqué M. Faure.
"Heureux de voir toutes les tendances du PS rallier notre position contre le génocide à Gaza (...) Mieux vaut tard que jamais", a ironisé en réaction le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X.
Aucun élu de La France insoumise, formation très impliquée dans la défense de la cause palestinienne et qui a rapidement utilisé le mot "génocide" pour qualifier la situation à Gaza, n'était présent aux côtés des trois dirigeants de gauche lundi soir.
"Non au nettoyage ethnique à Gaza et au génocide du peuple palestinien", a lancé Fabien Roussel, qui était à l'origine de ce rassemblement.
Le fait que la France ne reconnaisse pas un Etat de Palestine est "une honte faite à l'histoire diplomatique de notre pays", a martelé le patron du PCF, qui a appelé Emmanuel Macron à se rendre "aux portes de Gaza, comme il a su le faire à Kiev".
"Ce qui se joue à Gaza, c'est l'image que l'humanité se fait d'elle-même", a pour sa part déclaré Marine Tondelier.
"Je ne comprends pas que dans ce genre de situation, on coupe les cheveux en quatre. La France, dans son histoire, a été capable d'avoir des mots très forts et une voix singulière sur la scène internationale", a-t-elle ajouté.
Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai, dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d'anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre.
Ces derniers jours, la Défense civile à Gaza a rapporté quotidiennement des dizaines de morts, dont des enfants, dans le pilonnage israélien du petit territoire, où Israël assiège depuis plus de 19 mois les quelque 2,4 millions d'habitants.
Dans la bande de Gaza, les Palestiniens manquent de tout - nourriture, eau, carburant et médicaments - après plus de deux mois d'un blocage total de l'aide humanitaire, qu'Israël n'a que partiellement levé lundi dernier.
Les accusations de "génocide" d'Israël envers les Palestiniens se multiplient, venant de l'ONU, de groupes de défense des droits humains, et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.