06.11.12 - RWANDA/GENOCIDE - IBUKA DENONCE «UNE CONSPIRATION INTERNATIONALE » CONTRE LA JUSTICE

Arusha, 6 novembre 2012 (FH) – La principale organisation de rescapés du génocide des Tutsis de 1994 au Rwanda a dénoncé « une conspiration internationale » contre la justice, après que la presse britannique eut révélé qu’un suspect était chauffeur de taxi à Londres.

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Le Royaume Uni, qui doute que la justice rwandaise puisse garantir un procès équitable à un accusé de génocide, a refusé pour l’instant d’extrader Modeste Kennedy Hakizimana, frère du major Thaddée Bagaragaza, ancien officier d’ordonnance de l’ex-président Juvénal Habyarimana.

Pourtant, selon le Daily Mail, le Royaume Uni a rejeté sa demande d’asile au motif qu’il y avait des raisons de croire qu’il aurait joué un rôle dans le génocide des Tutsis, notamment au campus universitaire de Butare (sud) où il était étudiant en sciences.

« La réticence de certains pays a contribué au développement de ce qu’on peut qualifier de conspiration internationale, principalement ourdie par des négationnistes bien connus, dont la plupart sont accusés de génocide », a déclaré à l’agence Hirondelle Jean-Pierre Dusingizemungu, président d’Ibuka, le collectif des associations de rescapés.

Pour Ibuka (souviens-toi en langue rwandaise) comme pour le gouvernement rwandais, les pays réticents à renvoyer les accusés de génocide vers leur pays d’origine, doivent les juger devant leurs propres tribunaux.

Lundi, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga avait indiqué à l’Agence Hirondelle que de nombreux autres suspects vivaient au grand jour au Royaume Uni, dont trois anciens maires et un médecin relâchés après avoir été arrêtés.

La Royaume Uni s’est doté en 2001 d’un amendement juridique permettant à ses juridictions de traiter de dossiers relatifs à des violations graves du droit international commises à à l’étranger, mais le texte n’a pas d’effet rétroactif.

Plusieurs procès de Rwandais accusés de participation au génocide des Tutsis de 1994 sont actuellement en procès aux Pays Bas et les pays scandinaves.

La Belgique, ancienne puissance de tutelle du Rwanda, est le premier pays européen à avoir usé de la compétence universelle pour juger des Rwandais accusés de génocide, parmi lesquels deux religieuses.

ER/GF