La présidente namibienne Netumbo Nandi-Ndaitwah a répété mercredi ses demandes de réparation à l'Allemagne pour le génocide perpétré contre les Herero et les Nama lors de la première commémoration officielle qui leur a été dédiée dans ce pays d'Afrique australe.
Des milliers d'entre eux ont été massacrés par les troupes coloniales allemandes de 1904 à 1908 dans ce qui est considéré comme le premier génocide du XXème siècle par de nombreux historiens.
"Nous devrions trouver un certain réconfort dans la reconnaissance par le gouvernement allemand d'un génocide commis par ses troupes coloniales contre les peuples de notre terre", a déclaré la première femme présidente du pays lors de la cérémonie organisée dans les jardins du parlement.
L'Allemagne a fini par reconnaître en 2021 que ces massacres constituaient un génocide. Environ 60.000 Herero et 10.000 Nama ont été tués par les armes ou dans des camps de concentration. Soit 80% de la population Herero d'alors, selon certains historiens.
Si Berlin a présenté des excuses, il n'y a toujours pas d'accord sur les réparations dans les discussion avec le gouvernement allemand, initiées en 2013, a ajouté la présidente.
"Il faut rester déterminés, en tant que nation, à tenir bon jusqu'au bout", a dit "NNN".
Le gouvernement allemand a promis plus d'un milliard d'euros d'aide au développement sur trente ans au profit des descendants des deux minorités ethniques, en précisant que cela ne pouvait pas être considéré comme un paiement de réparations. Offre que la Namibie, comptant au total trois millions d'habitants, a rejeté.
Un millier de personnes, dont l'ambassadeur d'Allemagne, ont assisté à la cérémonie mercredi. Des bougies ont été allumées en l'honneur des victimes et une minute de silence a été respectée, entre chants et discours.
"Nous nous tenons ici non loin de l'un des sites des camps de concentration à Windhoek", a rappelé l'ambassadeur d'Allemagne Thorsten Hutter. "Je crois qu'il est important de comprendre qu'on ne peut changer le passé, mais dans le présent, il est de notre responsabilité de se souvenir des atrocités commises."
Des crânes et des restes humains transportés en Europe à l'époque, pour des expériences pseudoscientifiques à visée racialiste, ont été restitués par l'Allemagne en 2011 et en 2018.
Le 28 mai a été désigné férié l'été passé en tant que Jour du souvenir du génocide car c'est ce jour-là en 1907 que les autorités allemandes ont ordonné la fermeture des camps de concentration après des critiques internationales.