23.11.12 - CPI/GBAGBO - BENSOUDA DEMANDE A ABIDJAN DE LIVRER SIMONE GBAGBO A LA CPI

Arusha, 23 novembre 2012 (FH) - La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a appelé les autorités ivoiriennes à livrer Simone Gbagbo dont le mandat d’arrêt, confidentiel depuis son émission le 29 février dernier, a été rendu public jeudi.

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L’épouse de l’ancien président ivoirien est poursuivie, en qualité de co-auteur indirecte pour crimes contre l’humanité, dont des meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 à Abidjan et dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

« Depuis l’ouverture des enquêtes, la Côte d’Ivoire coopère pleinement avec le Bureau (du procureur). Nous exhortons les autorités ivoiriennes à continuer à le faire et à remettre Simone Gbagbo à la Cour », a demandé la magistrate gambienne dans une déclaration publiée sur le site internet de la CPI.

« Les crimes commis au cours de la période qui a suivi les élections de 2010 n’étaient pas le fruit du hasard - ils ont été planifiés et coordonnés au sein des plus hautes sphères politiques et militaires et les principaux responsables doivent rendre des comptes à la justice », affirme la procureure.

« Les enquêtes menées par le Bureau du Procureur, notamment sur les personnes portant la responsabilité la plus lourde dans les crimes présumés commis par tous les camps, se poursuivent en toute objectivité, impartialité, indépendance et dans le strict respect de la loi », poursuit-elle.

Mme Bensouda promet de présenter, le moment venu, « d’autres requêtes aux fins de la délivrance de nouveaux mandats d’arrêt ».

Simone Gbagbo est détenue à Odienné, dans le Nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Selon le quotidien français, Libération, Abidjan ne s’est pas encore prononcé sur la demande de transfèrement à La Haye. « Nous prenons acte de cette demande et au moment opportun, nous allons vous donner la position officielle du gouvernement », a seulement indiqué le nouveau ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly. Pour sa part, le Front populaire ivoirien (FPI) a dénoncé une injustice. « Il y a plus grands criminels en Côte d'Ivoire que ceux qu'on arrête aujourd'hui", a affirmé le secrétaire général du parti, Richard Kodjo.

Mme Gbagbo est la deuxième personne, après son mari, à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour rendu public pour les crimes commis lors de la crise de 2010-2011.

Elle était déjà poursuivie devant la justice ivoirienne pour génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et infractions économiques.

ER/GF