La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé mardi la tenue d'une audience pour examiner les accusations de crimes de guerre visant le chef de guerre ougandais en fuite Joseph Kony, rejetant une requête de la défense.
Pour la première fois dans l'histoire de la CPI, une audience dite de "confirmation des charges" se tiendra par contumace, autrement dit en l'absence de Joseph Kony, toujours en fuite. Elle est prévue le 9 septembre.
L'accusation a porté contre lui 39 chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, qui auraient été commis entre juillet 2002 et décembre 2005 dans le nord de l'Ouganda.
Ancien enfant de choeur et prophète autoproclamé, Joseph Kony a fondé et dirigé la sanglante rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans les années 1980.
Cette guérilla, qui pendant trente ans a terrorisé de larges zones d'Afrique centrale, est accusée d'être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles.
Traqué depuis de nombreuses années, Joseph Kony demeure introuvable.
Le fugitif est accusé notamment de meurtre, torture, réduction en esclavage, pillage, esclavage sexuel, viol et grossesse forcée.
L'audience de confirmation des charges a pour but de déterminer si les accusations sont suffisamment étayées pour chacun des crimes reprochés.
Le règlement de la CPI ne permet cependant pas la tenue d'un procès par contumace.
Les procureurs de la CPI espèrent qu'une fois les charges confirmées, cela accélérera un procès futur si M. Kony est un jour arrêté et remis à La Haye.
La défense de M. Kony a fait valoir que la cour n'aurait pas dû fixer une audience sans la présence de l'accusé.
La CPI a rejeté cet argument en appel, estimant que le Satut de Rome, texte fondateur de la cour, "autorise la tenue d'une audience de confirmation des charges par contumace sans qu'une comparution initiale préalable du suspect ne soit requise, dans des circonstances où cette personne est +introuvable+".
"La Chambre d'appel a estimé que cette interprétation était conforme à l'objet et au but du Statut et qu'elle n'était pas incompatible avec les droits de la défense", a-t-elle ajouté dans un communiqué.