18.12.12 - CPI/NGUDJOLO - BOGORO, LOCALITE COSMOPOLITE (ENCADRE)

Bunia, 18 décembre 2012 (FH) - La Cour pénale internationale (CPI) a acquitté mardi Mathieu Ngudjolo qui était poursuivi pour un massacre perpétré à Bogoro le 24 février 2003. Bogoro est une bourgade d'architecture coloniale située à 25 kilomètres au sud de ville de Bunia sur l’axe routier qui débouche au port de Kasenyi sur le lac Albert.

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Bogoro est le chef-lieu d’un groupement qui fait partie de la collectivité de Bahema Sud, dans le district de l’Ituri.  Le chef de la localité de Bogoro, Deogratias Rusoke, estime aujourd’hui sa superficie à un peu plus de 234 kilomètres carrés soit le tiers de la collectivité de Bahema Sud. Peu avant 2000, tout le secteur de Bogoro comptait près de 8.000 habitants.

A l’origine, bien avant l’époque coloniale, Bogoro était peuplé d’éleveurs nomades hemas et de Chrétiens lendus (évangélisés par des missionnaires protestants). Les éleveurs hemas fabriquaient aussi du fromage artisanal tandis que les Lendus pratiquaient l’agriculture. Plus tard sont arrivés des Belges, qui travaillaient à l’Office des mines d’or de Kilo Moto, et des Grecs possédant des pêcheries sur le lac Albert. Les Européens étaient attirés par le climat doux de la région. 

L’histoire de Bogoro a été émaillée de conflits interethniques à rebondissements entre les éleveurs hemas et les agriculteurs lendus, appelés aussi Ngiti. Les années clés de ces conflits sont 1964-1966, 1978, 2000 et 2003. Plusieurs intellectuels de la région résument ces conflits en un problème identitaire récurrent, attisé dans les années 2000 par l’interventionnisme ougandais dans la région.

Les massacres de 2003 ont considérablement nui à l'essor de Bogoro. La paix y est revenue après l’intervention de l’ONU et de l’armée congolaise, mais la bourgade ne s’est pas encore totalement relevée.

RO/GF