L'association militante britannique Palestine Action a annoncé lundi qu'elle allait contester en justice sa prochaine interdiction et son ajout à la liste des organisations "terroristes", dont le gouvernement a indiqué qu'ils pourraient avoir lieu dès ce weekend.
Le gouvernement britannique avait indiqué la semaine dernière vouloir interdire Action Palestine en vertu de sa loi antiterroriste, quelques jours après que ses militants avaient maculé de peinture rouge des avions d'une base de la Royal Air Force.
Selon le groupe, une audience en urgence pour contester cette interdiction se tiendra à la Haute Cour de Londres vendredi. Cette procédure est soutenue par Amnesty International et d'autres ONG de défense des droits humains.
Cofondatrice de Palestine Action, Huda Ammori a déclaré dans un communiqué que l'interdiction annoncée aurait "des implications considérables" sur "les libertés fondamentales (...) d'expression et de réunion en Grande-Bretagne".
La ministre de l'Intérieur Yvette Cooper, à l'origine du projet d'interdiction, a lancé le processus lundi au parlement, et la mesure pourrait entrer en vigueur dès ce weekend.
Le Parti travailliste, son mouvement politique, détient une large majorité à la Chambre des communes, ce qui signifie que sa proposition devrait être facilement adoptée.
Mme Cooper a aussi indiqué vouloir faire interdire deux groupes multinationaux, les organisations néonazies Maniaques Culte Meurtre (MKU, selon son acronyme russe) et le Mouvement impérial russe (MIR).
Palestine Action a dit chercher à obtenir une injonction ou une mesure provisoire de la justice "à cause de la décision de la ministre de l'Intérieur de tenter de passer en force au parlement".
La semaine dernière, la ministre a martelé que la vandalisation par des militants d'avions sur la base de Brize Norton, dans le sud de l'Angleterre, s'inscrivait dans "longue histoire de dégradations volontaires inacceptables" commis par Action Palestine depuis sa création en 2020.
Elle a notamment cité une action contre un site du groupe de défense français Thales à Glasgow (Ecosse) en 2022 et une autre contre l'entreprise d'armement israélienne Elbit Systems à Bristol (sud-ouest) l'an dernier.
"De tels actes ne représentent pas des actions de protestation légitimes et le niveau de gravité de l'activité de Palestine Action justifie l'interdiction en vertu de la Loi Terrorisme 2000", a estimé le gouvernement dans un communiqué.
Palestine Action se décrit comme un "mouvement d'action directe et de protestation par la désobéissance civile" cherchant à "éviter de graves violations du droit international par Israël".
"Asperger des avions de guerre de peinture rouge n'est pas du terrorisme. Provoquer des perturbations dans les usines d'armement basées au Royaume-Uni du plus important fabriquant d'armes d'Israël, Elbit Systems, n'est pas du terrorisme", selon Huda Ammori.
"Le terrorisme et les crimes de guerre sont commis en Palestine par Israël, qui est armé par la Grande-Bretagne, et bénéficie du soutien militaire britannique", a-t-elle ajouté.