La Hongrie n'a fait "aucun progrès" en matière de transparence de la justice, d'indépendance des médias et de protection de la société civile, a estimé mardi la Commission européenne, qui demande à Budapest de respecter les principes de l'Etat de droit.
L'exécutif européen a présenté son sixième rapport annuel sur l'Etat de droit dans les 27 pays de l'UE.
Le réquisitoire est sans appel contre la Hongrie de Viktor Orban, dans le collimateur de l'Union européenne depuis des années.
Budapest n'a fait "aucun progrès" pour "améliorer la transparence des systèmes d'attribution des dossiers dans les tribunaux de première instance", estime par exemple Bruxelles.
La Commission reproche aussi à la Hongrie l'absence de progrès sur l'indépendance de son autorité de régulation des médias ou dans la lutte contre la corruption.
Et il n'y a eu "aucun progrès pour lever les obstacles affectant les organisations de la société civile", grince encore l'Union européenne dans ce rapport.
L'exécutif européen recommande notamment à la Hongrie de "renforcer les règles pour améliorer la gouvernance et l'indépendance éditoriale des médias de service public".
Il demande aussi à Budapest de "s'assurer qu'aucun obstacle ne gêne le travail des organisations de la société civile".
Et voudrait des "enquêtes poursuites et jugements définitifs dans les affaires de corruption de haut niveau".
Le gouvernement hongrois a qualifié ce rapport de tentative d'ingérence dans les affaires intérieures du pays.
"En vérité, il ne s'agit que du dernier chapitre d'un effort permanent de la Commission européenne pour démanteler les principales réalisations des gouvernements du Premier ministre Orban et imposer un contrôle politique étranger sur la Hongrie", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, sur X.
L'Union européenne gèle déjà 18 milliards d'euros de fonds destinés à la Hongrie dans le cadre de différentes procédures liées à des inquiétudes concernant les droits des personnes LGBT+, des demandeurs d'asile, ainsi que les conditions de passation des marchés publics et les conflits d'intérêt.
Le bras de fer s'est encore durci avec la nouvelle législation hongroise pour entraver les droits des personnes LGBT+ et la volonté des autorités d'interdire la marche des fiertés à Budapest fin juin.
Une foule immense avait défilé dans la capitale hongroise lors de cette Pride pour protester contre cette régression inédite des droits LGBT+ dans l'UE.
Deux jours plus tard, Viktor Orban avait qualifié de "honte" cette marche des fiertés.