Israël a appelé mercredi l'Onu à donner suite à un rapport indépendant accusant le Hamas d'avoir utilisé la violence sexuelle comme arme de guerre "génocidaire" lors de son attaque du 7 octobre 2023.
Les Nations unies sont depuis longtemps critiquées par Israël pour avoir réagi trop lentement aux accusations israéliennes de viols et de violences sexuelles lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
"Il a fallu beaucoup trop de temps à l'Onu pour reconnaître que de telles violences avaient eu lieu", a dit l'ambassadeur israélien Daniel Meron à des journalistes au siège de l'ONU à Genève.
"Les violences sexuelles et sexistes liées au conflit ont été utilisées contre des Israéliens de manière brutale et calculée, et pourtant les Nations unies n'ont pas agi", a-t-il fait valoir.
M. Meron s'est entretenu avec des membres du projet Dinah, un groupe d'experts israélien indépendant qui a publié cette semaine un rapport affirmant que "la violence sexuelle était généralisée et systématique" le 7 octobre dans au moins six endroits.
L'utilisation de la violence sexuelle dans les conflits c'est "le crime parfait", puisque de nombreuses victimes sont tuées et donc "réduites au silence", a expliqué Sharon Zagagi-Pinhas, directrice du projet Dinah.
Le groupe a indiqué qu'il disposait de témoignages ainsi que de preuves visuelles et sonores pour documenter au moins 15 cas d'agression sexuelle le 7 octobre 2023.
Il s'agit de "viols et de viols collectifs, de mutilations d'organes sexuels et d'exécutions après l'agression", a précisé Ruth Halperin-Kaddari, membre du projet et professeur de droit à l'université de Bar-Ilan.
Les témoignages et les photographies indiquent un "schéma où les corps, principalement des femmes, sont retrouvés nus ou à moitié nus dans des positions récurrentes, certains menottés à des arbres ou à des poteaux avec des tirs dans leurs organes génitaux", a-t-elle ajouté.
Le Hamas a nié les allégations de violence sexuelle.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
A Gaza, au moins 57.680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.