28.06.13 - RWANDA/FRANCE - GENOCIDE DES TUTSIS : LA JUSTICE FRANCAISE OUVRIRA SON PREMIER PROCES EN FEVRIER 2014

Paris, 28 juin 2013 (FH) – La justice française ouvrira le 4 février prochain son tout premier procès impliquant une personne accusée d’avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsis de 1994 au Rwanda, a-t-on appris jeudi à Paris.

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Le capitaine Pascal Simbikangwa, ancien officier au Service central de renseignements du Rwanda (SCR), sera jugé par la Cour d’assises de Paris « du 4 février au 28 mars 2014 », a indiqué à l’agence Hirondelle un porte-parole de parquet général.« Encore 7 mois à attendre mais cette décision est tout de même historique », a réagi Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association française.Aujourd’hui âgé de 53 ans, l’accusé est présenté par un portrait de lui souriant, en treillis et en chaise roulante sur sa fiche Interpol. Il a été mis en examen le 19 avril 2009, puis placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fresnes, près de Paris. L’homme avait étéinterpellé à Mayotte, département d'outre-mer français de l’océan Indien, pour un trafic de faux papiers, et des poursuites déclenchées contre lui suite à une plainte du CPCR.Présenté comme un membre de l' « Akazu » (maisonnette ou hutte), le premier cercle du pouvoir hutu qui, selon ses accusateurs, a planifié le génocide des Tutsis, M. Simbikangwa est notamment accusé d'avoir distribué des armes à des barrières tenues par des miliciens extrémistes hutus Interahamwe et, fort de son influence et de son autorité, de les avoir encouragés à commettre les massacres.M. Simbikangwa, qui se déplace en chaise roulante, a tout au long de sa carrière été très proche du clan du président Juvénal Habyarimana, dont l'assassinat en 1994 dans des circonstances non encore éclaircies fut l'élément déclencheur du génocide.Membre de la garde présidentielle à partir de 1982, M. Simbikangwa est affecté en 1988 aux renseignements intérieurs, dépendant de la présidence. Après la mise en place, en 1992, d’un gouvernement dirigé par un Premier ministre issu de l'opposition, il est relevé de ses fonctions mais continue de travailler pour le président Habyarimana.Dans un télex du 27 mars 1992 adressé à son ministre, l'ambassadeur de Belgique au Rwanda, Johan Swinnen, avait alors décrit M. Simbikangwa comme membre « d'un état-major secret chargé de l'extermination des Tutsis du Rwanda afin de résoudre définitivement à leur manière, le problème ethnique au Rwanda et d'écraser l'opposition hutu intérieure ».FP/ER