01.07.13 - RWANDA/JUSTICE - LE PROCES DE MUGESERA SUSPENDU JUSQU’AU 03 SEPTEMBRE POUR RAISONS DE VACANCES JUDICIAIRES

Kigali, 1er août 2013 (FH)- Le procès pour génocide de l’universitaire et ex-homme politique rwandais Léon Mugesera est suspendu jusqu’au 3 septembre prochain devant la Haute Cour à Kigali, apprend-on jeudi.

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Extradé du Canada en janvier 2012, le linguiste rwandais est notamment poursuivi pour un discours en langue rwandaise prononcé en novembre 1992, lors d’un meeting de son parti, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND). L’universitaire était alors vice-président du MRND pour la préfecture de Gisenyi (Nord).Selon le greffe de la Cour, l’ajournement a été annoncé mardi après-midi, en l’absence de l’accusé, qui venait de sortir de la salle d’audience. Il disait être malade et faible, mais n’avait pas d’attestations médicales de son mauvais état de santé. Selon son avocat, Félix Rudakemwa, l’accusé souffre de « troubles psychosomatiques ». « Il tombe souvent par terre », avait expliqué Me Rudakemwa, dans un entretien, la semaine dernière, avec l’Agence Hirondelle. Mais pour la partie adverse, Mugesera ment sur son état de santé, pour retarder la procédure.Depuis le début du procès en janvier dernier, les débats ont porté essentiellement sur l’analyse du discours incriminé. Le procureur général, Martin Ngoga, a affirmé qu’il s’agissait d’un appel à tuer les Tutsis. Pour sa part, Mugesera a défendu son discours, affirmant qu’il appelait à l’unité des Rwandais face à « l’invasion du pays, depuis l’Ouganda ». L’ancienne rébellion Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui au pouvoir), dont certains éléments appartenaient à l’armée ougandaise, a attaqué le Rwanda début octobre 1990. Le FPR a pris le contrôle de Kigali en juillet 1994 après en avoir chassé l’armée gouvernementale.La prochaine session sera consacrée aux dépositions des témoins. Le procureur a déjà  une liste de 46 témoins mais la défense évoque des difficultés dues au manque des ressources humaines nécessaires pour mener ses propres enquêtes et identifier ses témoins.Aujourd’hui âgé de 59 ans, Léon Mugesera, ancien professeur de Linguistique à l’Université nationale du Rwanda (UNR), est accusé de planification du génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, et génocide.  Réclamé par le Rwanda depuis 1995, il avait multiplié au cours des années les recours judiciaires au Canada, mais n'avait finalement pas pu empêcher son extradition, il y a aujourd’hui un an et demi.SRE-ER