08.08.13 - CPI/RCA - NOUVELLE MISE EN GARDE DE FATOU BENSOUDA CONTRE LES AUTEURS DE CRIMES EN RCA

Arusha, 08 août 2013 (FH) - La procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda, qui avait déjà déclaré en avril dernier suivre de près la situation en République centrafricaine (RCA), lance un nouvel avertissement aux responsables de crimes dans ce pays, pouvant rentrer dans la compétence de la Cour.

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Dans une déclaration datée de mercredi, Mme Bensouda se dit « profondément préoccupée par la situation qui continue à se détériorer en République centrafricaine et les signalements de crimes graves qui y sont perpétrés ». D’après un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), poursuit-elle, « il semblerait que des crimes pouvant relever de la compétence de la Cour pénale internationale continuent d’être commis dans le pays ». Se basant toujours sur ce rapport du HCDH, elle cite « des attaques contre des civils, des meurtres, des viols et le recrutement d’enfants soldats », des crimes pour lesquels la CPI est compétente.Dans une précédente déclaration publiée le 22 avril dernier, elle avait averti que son bureau n’hésiterait pas à « poursuivre en justice ceux qui sont responsables » des crimes en RCA.Dans sa nouvelle mise en garde, la procureure de la CPI rappelle le cas de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, qui devrait dissuader ceux qui commettent ou veulent commettre des exactions en Centrafrique. Actuellement en procès devant la CPI, le sénateur Jean-Pierre Bemba répond de crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en RCA en 2002 et 2003 par des combattants de son ancienne rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui fait partie aujourd’hui de l’opposition au président Joseph Kabila. « J’exhorte à nouveau les personnes responsables de ces crimes à y mettre un terme sans plus attendre », conclut-elle.Le mois dernier, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) avait appelé à des poursuites internationales contre des éléments du Séléka, qu’elle accuse de commettre des exactions pouvant être qualifiées de crimes de guerre. Le Séléka a chassé du pouvoir en mars dernier le président François Bozizé. « Des éléments Séléka continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile, qui peuvent être qualifiés de crimes de guerre », avait affirmé l’organisation, dénonçant, entre autres exactions, tueries, viols et détentions arbitraires.ER