17.09.13 - RWANDA /MTPI - LE PREMIER ACCUSE DU TPIR RENVOYE AU RWANDA N’ESPERE PAS BENEFICIER D’UN PROCES EQUITABLE

Arusha, 17 septembre  2013 (FH) – Premier accusé du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) renvoyé vers les tribunaux de Kigali, le pasteur Jean Uwinkindi accuse les autorités rwandaises de ne pas lui donner les moyens de sa défense et d’ignorer sa présomption d’innocence, apprend-on mardi.

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L’homme d’église indique ne pas espérer bénéficier d’un procès juste et équitable, selon un rapport d’observation du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI).Le pasteur pentecôtiste soutient, selon ce texte en anglais, que « ses droits à un procès équitable sont violés puisque son équipe de défense n’a pas reçu les fonds nécessaires pour identifier, contacter et interviewer les témoins de la défense, dont la plupart résident à l’étranger ».Les instances chargées de l’assistance judiciaire aux accusés indigents, comme Uwikindi, reprochent, pour leur part, aux deux avocats de la défense d’avoir soumis tardivement leur programme de travail détaillé, ce qui a retardé le versement frais.Depuis sa remise aux autorités rwandaises en avril 2012, l’homme d’église est détenu à la Prison centrale de Kigali (PCK) dans une aile réservée aux accusés de génocide transférés du TPIR ou de pays tiers. Il y a été rejoint en juillet dernier par un ancien chef milicien également renvoyé du tribunal international.Le procès du pasteur n’a pas encore débuté sur le fond suite à des requêtes de ses avocats qui soutiennent ne pas être prêts. Après un énième rendez-vous manqué le 5 septembre dernier, le procès devrait s’ouvrir le 11 octobre.Poursuivi pour génocide et extermination, l’homme d’église hutu est notamment accusé d’avoir fait massacrer plusieurs personnes parmi ses fidèles tutsis dans la région du Bugesera (Est) en 1994. Ce qu’il nie.Selon le rapport d’observation du MTPI, Uwinkindi n’est pas non plus rassuré par la composition ethnique de la chambre et de l’équipe de l’accusation dans son procès. « Il dit que justice ne peut lui être rendue  au Rwanda pour la simple raison que les procureurs, les juges et ceux qui s’occupent de l’affaire sont d’une ethnie différente de la sienne », rapportent les observateurs.Le pasteur reproche par ailleurs aux médias et aux autorités du Rwanda de le présenter souvent comme un homme coupable, en violation du « droit à la présomption d’innocence », poursuit le rapport en anglais disponible sur le site internet du Mécanisme.S’agissant de ces conditions carcérales, il envie ses anciens compagnons qu’il a laissés au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie, ainsi que les Sierra-Léonais purgeant actuellement leurs peines à la prison de Mpanga, dans le centre du Rwanda. Il se plaint également du manque d’infrastructures sportives, de la qualité des repas et de son accès limité (seulement le dimanche) à la chapelle de sa prison.Selon le rapport, le directeur de la prison centrale de Kigali, Rusa Gahima, a assuré que les détenus transférés du TPIR ou de pays tiers reçoivent des repas commandés à un bon restaurant de l’extérieur du centre de détention.ER