Un Libérien accusé d'avoir été un chef rebelle pendant la guerre civile dans son pays de 1999 à 2003 et arrêté à New York en 2022 a été condamné jeudi à plus de quatre ans de prison pour avoir dissimulé son passé aux services d'immigration américains.
Laye Sekou Camara, 47 ans, surnommé "Général K1 et Général Dragon Master", soupçonné d'avoir appartenu à la rébellion Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), avait plaidé coupable en janvier de mensonge lors de ses demandes de visa aux Etats-Unis.
Sa peine de 57 mois de prison a été prononcée par un tribunal fédéral de Philadelphie (nord-est). Il encourait jusqu'à 40 années de réclusion criminelle.
D'après la justice américaine, Laye Sekou Camara, résident dans le New Jersey, près de New York depuis 2011 et arrêté en mars 2022, a caché aux services de l'immigration le fait qu'il avait participé ou perpétré des "crimes de guerre" (assassinats extrajudiciaires, massacres de civils, enrôlement d'enfants soldats) lors de la seconde guerre civile du Liberia, de 1999 à 2003.
Selon l'instruction, Laye Sekou Camara était bien reconnaissable sur des images d'archives, et l'ancien ambassadeur américain au Liberia John Blaney ainsi qu'une ex-attachée de défense avaient confirmé avoir directement négocié avec lui à la fin de la guerre civile, en 2003.
Environ 250.000 personnes ont perdu la vie lors des deux guerres civiles qui ont déchiré ce pays ouest-africain anglophone entre 1989 et 2003.
Malgré les pressions de la société civile et de la communauté internationale, le Liberia n'a encore tenu aucun procès sur cette période marquée par une litanie d'exactions imputables à toutes les parties: massacres de civils, actes de cannibalisme, tortures, viols, mutilations, enrôlement d'enfants soldats.
Des condamnations ont toutefois été prononcées par des tribunaux étrangers et un tribunal libérien pour juger les crimes de guerre devrait enfin être créé en 2027.