Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé son homologue espagnol Pedro Sanchez d'appeler au génocide contre Israël, s'attirant vendredi une réplique outrée de Madrid.
"Netanyahu n'est pas exactement la personne qui a le droit de donner des leçons à qui que ce soit alors qu'il commet les atrocités qu'il commet à Gaza", a dit la ministre de la Défense espagnole, Margarita Robles, à la chaîne Antena 3.
Mme Robles réagissait ainsi à un message publié jeudi sur X par le bureau de M. Netanyahu et accusant M. Sanchez d'avoir proféré une "menace génocidaire" à l'encontre d'Israël.
Lundi, le chef du gouvernement espagnol avait annoncé des mesures pour "mettre un terme au génocide à Gaza", tout en suggérant que celles-ci étaient une manière de lutter contre l'offensive israélienne sur le territoire palestinien par d'autres moyens que la force militaire notamment.
"L'Espagne, comme vous le savez, n'a pas de bombes nucléaires. Elle n'a pas non plus de porte-avions ni de grandes réserves de pétrole. A elle seule, elle ne peut pas arrêter l'offensive israélienne, mais cela ne veut pas dire que nous cesserons d'essayer", avait-il alors déclaré.
"Le Premier ministre espagnol Sanchez a déclaré hier que l'Espagne ne peut pas arrêter la bataille d'Israël contre les terroristes du Hamas car +l'Espagne n'a pas d'armes nucléaires+. C'est une menace génocidaire flagrante contre le seul Etat juif du monde", a déclaré jeudi le bureau de M. Netanyahu.
Dès jeudi soir, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait publié un communiqué indiquant que "le peuple espagnol est ami du peuple d'Israël comme du peuple de Palestine" et dénonçant les propos des services du Premier ministre israélien comme "mensongers et diffamatoires."
Cette série d'échanges très virulents intervient à l'issue d'une semaine de fortes tensions entre Israël et l'Espagne. Après les mesures annoncées par M. Sanchez pour Gaza, l'ambassadrice espagnole a été rappelée d'Israël.
Israël, de son côté, n'avait déjà plus d'ambassadeur à Madrid depuis la reconnaissance de l'Etat de Palestine par le gouvernement espagnol en mai 2024.
Le socialiste Pedro Sanchez est une des voix européennes les plus critiques à l'égard de la campagne militaire que mène Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023 en représailles à l'attaque sans précédent lancée ce jour-là sur son sol par le mouvement islamiste palestinien Hamas.