Soudan du Sud: les soutiens de Riek Machar dénoncent la mort après "torture" d'un garde du corps

Les soutiens de Riek Machar ont dénoncé vendredi la mort d'un de ses gardes du corps en détention, où affirment-ils cet homme a été "torturé", comme plus d'une centaine de cadres de l'ex-vice-président sud-soudanais.

Riek Machar a été inculpé la semaine passé pour "crimes contre l'humanité". Il lui est reproché d'avoir participé à la coordination, avec sept co-accusés actuellement détenus, d'une attaque contre une base militaire par l'"Armée blanche", une milice accusée par le pouvoir de collaborer avec lui.

L'arrestation fin mars de M. Machar, placé depuis lors en résidence surveillée, avait alimenté les craintes d'un nouveau conflit, près de sept ans après la fin d'une guerre sanglante entre ses partisans et ceux du président Salva Kiir, qui avait fait quelque 400.000 morts entre 2013 et 2018.

Son inculpation, suivie quelques heures plus tard par sa destitution, met de fait un terme à l'accord de paix qui a clos le bain de sang en 2018 en actant un partage du pouvoir entre les deux protagonistes.

"Nous avons appris avec une grande tristesse la mort (jeudi) à 7H00 du matin du capitaine Luka Gathok Nyuon, un officier du SPLA-IO (les troupes favorables à Riek Machar, NDLR) et un prisonnier politique", ont affirmé les soutiens de M. Machar dans un communiqué.

"La mort du Capitaine Luka est liée à ses conditions abjectes (de détention), exacerbées par le refus systématique de soins médicaux par le gouvernement de Juba", poursuit ce texte.

Le capitaine Luka "est tombé malade après avoir été l'objet de torture en détention et d'avoir été privé de nourriture et de soins", a déclaré à l'AFP Puok Both Baluang, le secrétaire de Riek Machar.

Agé de 38 ans, il était l'un des gardes du corps de l'ancien vice-président sud-soudanais, a-t-il précisé.

L'armée sud-soudanaise, sur Facebook a indiqué qu'elle ne publierait pas "de contre-communiqué" mais qu'elle s'exprimerait "une fois que davantage d'élément crédibles auront été rassemblés".

Selon le communiqué des soutiens de Riek Machar, le régime "fasciste" de Salva Kiir continue par ailleurs de "détenir illégalement plus de cent cadres et militaires (de la formation de Riek Machar) dans des conditions très dures qui incluent la torture".

Dimanche, les avocats de M. Machar avaient indiqué lui avoir rendu une première visite depuis son arrestation, ainsi qu'à trois autres détenus, et les avoir trouvés "en bonne santé" et avec "le moral".

Le Soudan du Sud, pays parmi les plus pauvres au monde, souffre d'instabilité depuis qu'il est devenu indépendant du Soudan en 2011.

Après l'inculpation de Riek Machar, ses soutiens ont appelé lundi à la mobilisation militaire en vue d'un "changement de régime".

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