PS, PCF et Ecologistes préviennent que la reconnaissance de la Palestine "ne suffira pas"

Le Parti socialiste, le Parti communiste français et les Écologistes ont participé dimanche à une manifestation à Paris pour prévenir Emmanuel Macron que la reconnaissance par la France de l'État de Palestine, lundi à l'ONU, ne "suffirait pas" à mettre fin au "génocide" à Gaza.

"C'est important pour nous de manifester pour dire que cette reconnaissance va dans le bon sens mais qu'elle arrive bien tardivement", a déclaré à la presse Fabien Roussel.

"La reconnaissance de l'État de Palestine ne suffira pas à faire céder le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Il va falloir faire plus", a ajouté le dirigeant communiste, en réclamant notamment que la France "mette sur la table des sanctions économiques contre l'État d'Israël" ou encore "la libération des otages (israéliens retenus par le Hamas, NDLR), mais aussi la libération des prisonniers politiques (palestiniens, NDLR) tels que Marwan Barghouti".

"Ce qui se passe à Gaza est malheureusement un génocide en cours", a insisté le patron du PS Olivier Faure, au coeur d'une polémique pour avoir proposé que les mairies hissent lundi le drapeau palestinien sur leur fronton.

M. Faure a accusé le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui s'est opposé à lui sur ce sujet, de ne "pas avoir digéré" la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la Palestine.

"Nous soutiendrons de toutes nos forces demain cette décision historique", a-t-il ajouté.

La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, qui s'est réjouie que la reconnaissance de la Palestine soit devenue "un sujet majoritaire culturellement dans notre pays", a dénoncé des polémiques "indécentes".

"Un drapeau sur le fronton d'une mairie n'a jamais tué personne alors qu'à l'inverse à Gaza l'armée israélienne tue tous les jours", a-t-elle martelé, en appelant les mairies à hisser le drapeau dimanche, lundi ou mardi en fonction des situations locales.

La France insoumise a été conviée par le PCF mais n'a pas envoyé de représentant.

Un cortège d'environ 2.300 personnes, selon la Préfecture de police de Paris, a ensuite défilé de la place de la République à celle de la Nation, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes "Save Gaza" ("Sauvez Gaza") ou encore "Sanctions pour Israël".

"La reconnaissance est un acte fondamental mais cela aurait dû être fait il y a longtemps, il a fallu tous ces massacres pour que Macron se décide enfin", regrettait Sylvain, un étudiant de 28 ans qui n'a pas voulu donner son nom de famille, militant au sein d'un collectif de juifs de gauche, Golem.

"C'est une étape nécessaire, mais il faut aller plus loin pour arrêter le carnage à Gaza: un boycott total des produits israéliens et surtout des sanctions, notamment la suspension de l'accord commercial entre l'Union européenne et Israël", estimait une autre manifestante, Renée Le Mignot, retraitée de 77 ans.

Après le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada dimanche, la France et une dizaine d'autres pays reconnaîtront officiellement l'État palestinien lundi à New York.

Les trois-quarts environ des 193 États membres de l'ONU reconnaissent l'État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

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