10.12.13 - CPI/RCA - CENTRAFRIQUE : LA PROCUREURE DE LA CPI JOINT SA VOIX A CELLE DU CONSEIL DE SECURITE

Arusha, 10 décembre 2013 (FH) – La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, joint sa voix à celle du Conseil de sécurité qui a adopté jeudi dernier, une résolution priant le secrétaire général Ban Ki-moon de créer rapidement une commission d'enquête internationale sur les crimes en Centrafrique.

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La résolution autorise également le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois.« La détérioration de la sécurité ces derniers jours (en Centrafrique) n’a fait qu’amplifier les exactions graves dans le pays, notamment les meurtres, les violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats », déplore Fatou Bensouda, sans un communiqué reçu mardi à l’Agence Hirondelle.« J’exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit à cesser les attaques contre la population civile et les crimes, ou risquer d’être visées par une enquête et d’être poursuivies par mon bureau », lance la procureure de la CPI, qui avait déjà adressé des avertissements aux auteurs de crimes en Centrafrique. La commission internationale d’enquête demandée par le Conseil de sécurité sera chargée d’examiner les violations du droit international humanitaire commises en République centrafricaine depuis le début de l’année.De l’avis de Bensouda, « cette initiative galvanisera les efforts collectifs visant à poursuivre en justice les auteurs de crimes graves » perpétrés dans ce pays.Après l’adoption de la résolution, le secrétaire général de l’ONU avait appelé à la cessation immédiate des crimes, se disant particulièrement inquiet de la montée des violences entre communautés musulmanes et chrétiennes.Depuis le renversement du président François Bozizé en mars dernier par les rebelles de la Séléka, la Centrafrique vit dans un climat de violences et de peur entretenu d’abord par les nouveaux maîtres.Au cours des derniers mois, des organisations de défense des droits de l’Homme ont demandé des poursuites internationales contre des membres de la Séléka impliqués dans ces graves violations des droits de l’Homme.Depuis quelques semaines, les miliciens anti-balaka, à l’origine des groupes d’autodéfense, sont aussi entrés en scène, affrontant des éléments de la Séléka.Lundi, les soldats français ont commencé dans la capitale centrafricaine, Bangui, traumatisée par les massacres de la semaine dernière, à désarmer les milices.Hormis quelques « tirs fugaces », les troupes françaises n’ont pas rencontré de résistance.Selon Radio Ndeke Luka, une radio de la Fondation Hirondelle, « la vie renaît à Bangui ». « On constate une sortie plus nombreuse dans les quartiers et les rues. De plus en plus de véhicules reprennent la route mais on ne voit pas encore de véhicule de transport en commun », rapportait lundi cette radio centrafricaine.ER