La potentielle future Première ministre du Japon, Sanae Takaichi, a envoyé une offrande rituelle au controversé sanctuaire shinto de Yasukuni, a déclaré vendredi un responsable, mais elle devrait s'abstenir de s'y rendre en personne pour ne pas irriter les voisins de l'archipel.
Les visites passées de hauts responsables nippons à Yasukuni, considéré comme un symbole du passé militariste du pays, ont suscité la colère de Pékin et de Séoul, la Chine et la péninsule coréenne ayant été le théâtre d'exactions commises par des militaires japonais dans la première moitié du XXe siècle.
Aucun Premier ministre japonais en exercice ne s'y est rendu depuis 2013, quand la visite de Shinzo Abe sur place avait suscité la fureur des voisins du Japon et des remontrances de la part de Washington.
Il est toutefois courant que les Premiers ministres envoient des offrandes lors des fêtes du printemps et de l'automne.
Mme Takaichi a fait une offrande vendredi matin, premier jour de la fête d'automne, a déclaré à l'AFP un responsable de son bureau.
Cette personnalité ultra-nationaliste, élue début octobre à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, est allée à Yasukuni à de nombreuses reprises par le passé, notamment quand elle était à la tête de ministères.
Elle ne devrait cependant pas s'y rendre cette année, selon les médias locaux, le quotidien économique Nikkei affirmant qu'elle s'inquiète d'un probable "impact sur la diplomatie" nippone.
Ce sanctuaire shinto de Tokyo rend hommage aux quelque 2,5 millions de soldats morts lors des conflits menés par le Japon, mais il honore aussi la mémoire d'officiers et hommes politiques japonais condamnés pour crimes de guerre par un tribunal international après la Seconde Guerre mondiale.
La confirmation par le Parlement de Mme Takaichi au poste de Premier ministre, qui semblait d'abord acquise, est devenue moins probable après que l'allié du PLD, le parti centriste Komeito, a claqué la porte de l'alliance la semaine dernière.
Tandis que l'opposition, désorganisée, mène de laborieuses discussions pour tenter de s'entendre, le PLD cherche aussi de nouveaux partenaires pour soutenir l'accession aux responsabilités de Mme Takaichi.
Le vote au Parlement nippon devrait avoir lieu le 21 octobre, selon les médias locaux.