L'armée ukrainienne a annoncé dimanche qu'elle s'efforçait de repousser une tentative de percée des troupes russes dans une zone frontalière de la région de Soumy (nord-est), d'où Kiev accuse Moscou d'avoir illégalement déporté des civils en Russie.
"Des combats sont en cours dans le village de Grabovske", ont déclaré les forces ukrainiennes dans un message sur Telegram, ajoutant que "les défenseurs ukrainiens s'emploient à repousser les occupants vers le territoire russe" et démentant la présence de soldats russes dans le village voisin de Riasne.
Cette zone frontalière à l'est de la ville de Soumy avait été jusqu'à présent relativement épargnée, après une contre-offensive éclair ukrainienne à l'issue de laquelle les unités russes avaient été repoussées en 2022.
Le médiateur ukrainien pour les droits humains, Dmytro Loubinets, a accusé dimanche les Russes d'avoir "emmené de force" une cinquantaine de civils ukrainiens de Grabovske vers la Russie.
Citant des informations préliminaires, il a raconté que les soldats russes les avaient "illégalement arrêtés" jeudi, privés de communication, puis "emmenés de force sur le territoire de la Fédération de Russie" samedi.
L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces allégations.
La Russie n'a pour l'heure pas fait de commentaires officiels à ce sujet mais a revendiqué samedi la prise du village de Vyssoke, proche de Grabovske.
Des évacuations de civils sont en cours dans cette zone.
Le chef de l'administration militaire régionale, Oleg Grygorov, a enjoint à la population d'évacuer "pour sauver des vies". "L'ennemi ne laisse pas d'autre choix aux habitants des localités proches de la frontière", a-t-il dit sur Telegram dimanche.
Cette nouvelle poussée russe survient à un moment où les militaires ukrainiens se heurtent au lent grignotage de la ligne de front orientale, sur fond de nouveaux pourparlers aux Etats-Unis ce week-end avec la partie américaine et les envoyés ukrainiens et européens d'une part, et russes d'autre part.
"Malheureusement, les véritables signaux en provenance de la Russie restent uniquement négatifs : des assauts le long de la ligne de front, des crimes de guerre russes dans les zones frontalières et des frappes continues contre nos infrastructures", a dénoncé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message sur X.
Selon lui, "cette semaine, la Russie a lancé approximativement 1.300 attaques de drones, (largué) presque 1.200 bombes aériennes guidées et (tiré) neuf missiles de différents types" sur le territoire ukrainien, touchant particulièrement le sud, à commencer par la cité portuaire d'Odessa, sur la mer Noire.

