TPIY : les deux espions en chef de Milosevic plaident non coupables avant leur nouveau procès

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Deux hauts responsables du renseignement serbe sous le régime Milosevic ont plaidé non coupables vendredi après que le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie a ordonné un nouveau procès des deux hommes pour des atrocités commises par leurs unités spéciales au début des années 90.

L'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic et son adjoint Franko Simatovic "maintiennent leur plaidoyer de non culpabilité", ont déclaré leurs avocats respectifs, Wayne Jordash et Mihajlo Bakrac, au cours d'une audience publique à La Haye, où siège le TPIY.

Les juges d'appel du TPIY avaient annulé mardi l'acquittement controversé des deux hommes prononcé en 2013 en première instance, la décision ayant été entachée selon eux d'"erreurs". L'accusation avait requis la prison à vie.

Chose rare, les juges n'ont pas prononcé eux-mêmes de nouvelles sentences mardi, mais ordonné un nouveau procès au vu de "l'ampleur et de la complexité de l'affaire".

Une nouvelle chambre a été nommée, devant laquelle les deux accusés ont comparu vendredi pour la première fois. La date d'ouverture du nouveau procès n'est pas connue.

Jovica Stanisic, homme de confiance du défunt président Slobodan Milosevic, et Franko Simatovic sont accusés d'avoir organisé, soutenu et financé des unités paramilitaires serbes, dont les tristement célèbres "Bérets rouges" et "Tigres d'Arkan".

Ces derniers ont commis des atrocités pendant les conflits en Croatie (1991-1995, environ 20.000 morts), et en Bosnie (1992-1995, quelque 100.000 morts).

Selon l'accusation, MM. Stanisic et Simatovic faisaient partie d'une "entreprise criminelle commune", ayant notamment inclu Slobodan Milosevic et le chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, dont le but était de chasser à jamais les non-Serbes des territoires revendiqués par les Serbes en Bosnie et en Croatie.

Le jugement de premier instance était venu conclure une série d'acquittements fin 2012 et en 2013, d'officiers serbes et croates, ayant valu au TPIY de nombreuses critiques.

Un ancien juge avait alors suggéré que le président du TPIY, l'Américain Theodor Meron, avait indûment poussé ses collègues à prononcer ces acquittements, peut-être à la suite de pressions des Etats-Unis.