Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic a rendu hommage lundi à Mostar aux combattants croates de la guerre de Bosnie, cinq jours après la condamnation pour crimes de guerre de six de leurs ex-responsables.
Le chef du gouvernement croate et le membre croate de la présidence collégiale de Bosnie, Dragan Covic, ont déposé une gerbe de fleurs aux couleurs rouge et blanche de la Croatie, au pied d'un monument érigé en mémoire des combattants croates tués lors du conflit intercommunautaire bosnien (1992-95, 100.000 morts), a constaté un journaliste de l'AFP.
Andrej Plenkovic, qui avait qualifié de "profonde injustice morale" le verdict du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) contre six anciens responsables politiques et militaires des Croates de Bosnie, a expliqué lundi être venu à Mostar, un des endroits symboles des crimes pour lesquels ils ont été jugés, afin de voir "quelle est l'atmosphère après le verdict (...), quelle est l'ambiance au sein des associations des vétérans et parmi les dirigeants politiques" des Croates de Bosnie.
Il a dit son intention d'"aider les Croates en Bosnie-Herzégovine", notamment pour "renforcer leur position" politique, face aux Bosniaques musulmans et aux Serbes orthodoxes. Les trois communautés se partagent le pouvoir politique dans ce pays ethniquement divisé.
Les Croates (catholiques) représentent un peu plus de 15% des 3,5 millions d'habitants de la Bosnie, contre 50% de Bosniaques (musulmans) et près de 31% de Serbes (orthodoxes).
Les Croates de Bosnie estiment n'avoir pas les mêmes droits politiques que les deux autres communautés.
Six ex-dirigeants croates de Bosnie ont été condamnés mercredi à des peines de 10 à 25 ans de prison pour crimes de guerre contre des Bosniaques.
L'un d'eux, reconnu coupable d'épuration ethnique, Slobodan Praljak, s'est suicidé en buvant du poison en pleine salle d'audience, juste après avoir entendu la confirmation en appel de sa condamnation à 20 ans de prison.
Bien que déclaré criminel de guerre par la justice internationale, Slobodan Praljak a été salué en héros par de nombreux Croates, en Bosnie comme en Croatie.