30.04.08 - TPIR/TRANSFERTS - LE PROCUREUR DU TPIR CHARGE UNE ONG SUR LAQUELLE IL S’EST APPUYE

Arusha, 30 avril 2008 (FH) - Le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), en présentant la semaine dernière ses arguments en faveur du transfert d’accusés vers le Rwanda, a nettement pris ses distances avec l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), sur laquelle s’appuient pourtant ses services depuis 14 ans. Le procureur a notamment accusé l’organisation de défense des droits de l’homme de manque de crédibilité et d’avoir confondu « la collecte d’informations sur les violations de droit de l’homme en général et l’action pénale internationale».

1 min 13Temps de lecture approximatif

Il a également affirmé que les sources d’HRW étaient en l’occurrence «inadmissibles et peu fiables».

Depuis le premier acte d’accusation présenté devant le TPIR, le bureau du procureur s’appuie en grande partie sur l’enquête collective menée par HRW et intitulée « aucun témoin ne doit survivre » qu’il fait verser en preuve dans la plupart des procès. L’accusation a en outre cité à chacun des procès comme témoin-expert la responsable pour l’Afrique d’HRW, Allison des Forges, historienne, spécialiste du Rwanda.

Celle ci était présente lors de cette audience aux cotés d’Aisling Reidy, une juriste venue de New York, ou est basée l’organisation. Répondant aux attaques d’un membre du bureau du procureur qui lui reprochait un manque de méthode, la représentante d’ HRW a juste listé les personnes interrogées dans le cadre de cette enquête.

Parmi les personnes interrogées, a-t-elle affirmé, figurent «quatre ministres et anciens ministres de la justice, 14 juges ou anciens juges, 11 procureur et anciens procureurs, trois batônniers ou anciens batônniers, 15 représentants d’ONG, nationales ou internationales, et plus de 100 rwandais victimes de différents abus du système judiciaire ».

PB/GF