22.04.08 - KENYA/CPI - LA CPI CONTINUE D'ANALYSER LA SITUATION AU KENYA

La Haye, 22 avril 2008 (FH) - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) M. Luis Moreno Ocampo "analyse" la situation au Kenya a affirmé mardi sa porte-parole, Mme Florence Olara.

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Les analyses (sorte d’information judiciaire) du bureau du procureur n’impliquent pas l’ouverture systématique d’une enquête. Mais, selon un obsevateur de la CPI, «permettent de maintenir la pression». Outre le Kenya, le procureur conduit plusieurs analyses, en Afghanistan, en Colombie et en Côte d’Ivoire. Par le passé, il avait bouclé une analyse sur le Venezuela et une autre sur l’Irak. Le procureur peut ouvrir une enquête de sa propre initiative ou à la demande d’un état partie à la Cour.

Au Kenya, les élections présidentielles de décembre 2007 s’étaient soldées par de sanglantes violences entraînant la mort de près de 1000 personnes et provoquant le déplacement de près de 300 000 autres. L’opposition, conduite par Raila Odinga contestait les résultats du scrutin au terme duquel le président Mwai Kibaki était reconduit. Les deux camps avaient brandit la menace de la Cour pénale internationale, chacun accusant l’autre d’être responsable de crimes contre l’humanité.

En mars, lors d’une conférence diplomatique tenue à La Haye le procureur Luis Moreno Ocampo avait affirmé que « suivant les allégations de meurtres et de déplacements, j’ai demandé des informations aux institutions dans le pays », comme le lui permet l’article 15 du Statut de la Cour. Le procureur argentin a ajouté qu’il avait rencontré l’ancien Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, chargé de permettre la reprise du dialogue entre les deux camps.

Le 28 février dernier, les deux camps avaient signé un accord de paix, au terme duquel a été formé un gouvernement de coalition. Formé le 13 avril, ce gouvernement dirigé par Raila Odinga comprend, à parité, 42 ministres.

Le président de la Commission nationale sur les droits de l’homme, Maina Kiai, a estimé que « les dirigeants de ce pays n’écoutent pas les kényans. Ils sont dans deux mondes différents. Les kényans sont clairs, au-delà des partis, des lignes ethniques et des différences de classe, nous voulons un gouvernement moins pléthorique qui fasse ce qu’il est censé faire à savoir mener des réformes, guérir les blessures et mettre en œuvre la réconciliation ».

Une loi destinée à la mise en place d’une Commission vérité, justice et réconciliation, est actuellement à l’étude et devrait aussi s’intéresser aux événements de fin 2007, début 2008.

SM/PB/GF